Le Cameroun, pays riche en ressources pétrolières et minières, se retrouve une nouvelle fois « suspendu » par l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). L'organisation estime, après avoir évalué les pratiques de ces trois dernières années, que le Cameroun ne respecte pas pleinement certaines exigences en matière de transparence et de gouvernance.
Le Cameroun obtient un score global « assez faible » pour reprendre la terminologie de l'Itie. Cette organisation internationale veille à ce que les ressources naturelles des pays membres soient exploitées de façon transparente et au bénéfice des citoyens. Son conseil d'administration exprime « sa vive préoccupation » concernant la société civile et rappelle que le Cameroun - pour respecter ses engagements dans la mise en oeuvre de la norme Itie - « doit protéger les acteurs de la société civile contre des actes de harcèlement, des intimidations, ou des persécutions s'ils expriment leurs opinions sur la gouvernance des secteurs gaziers, pétroliers, miniers ».
Le « Cameroun est aussi tenu de divulguer tous les contrats et licences » et doit rendre public une explication du rôle des entreprises d'État des règles et des pratiques courantes qui régissent les relations financières entre celles-ci et le gouvernement.
« S'agissant des recettes qui ne transitent pas par les comptes du Trésor public, leur affectation doit être expliquée », poursuit l'instance.
Au sujet des affaires marquantes de ces trois dernières années, les aveux de la multinationale Glencore, en 2022, « concernant le versement de pots-de-vin, la corruption de représentants de la Société nationale de pétrole (SNH) et de la société nationale de raffinage (Sonara) entre 2012 et 2015 soulève », pour l'Itie « d'importantes préoccupations au sujet de la crédibilité » des efforts du Cameroun en matière de transparence.
L'Itie fait toute une série de recommandations. Prochain point dans dix-huit mois, puis en 2027. Sans progrès accompli, le Cameroun s'expose à une radiation.