Sénégal: Inclusion des enfants vivant avec un handicap - L'ADAPEI plaide pour des établissements et services d'aide par le travail

Pour une meilleure inclusion sociale des enfants vivant avec un handicap, l'association départementale des amis et parents d'enfants inadaptés (ADAPEI) a plaidé jeudi pour l'ouverture d'ESAT comme en France. Le président de l'association a relancé l'idée de ce projet en marge d'une cérémonie de renouvellement de convention avec la fondation SOCOCIM.

Le président de l'Association départementale des amis et parents d'enfants inadaptés (ADAPEI), Moussa Samb, a plaidé jeudi pour la mise en place de véritables centres d'éducation inclusifs pour les enfants inadaptés ou vivant avec un handicap. Moussa Samb qui s'exprimait à l'occasion du renouvellement de la convention de partenariat avec la fondation SOCOCCIM, a lancé un appel en direction des collectivités territoriales du département, des partenaires et des autres acteurs à venir les rejoindre pour la concrétisation de ce projet sur le modèle des Établissements et services d'aide par le travail (ESAT) en France. Il s'agit pour lui d'offrir à ces enfants, dont les enquêtes menées par les équipes de l'association ont dénombré 810 cas dans le département, un cadre adéquat de formation qui leur permet une insertion professionnelle et leur donne l'opportunité de retrouver « le prix de leur dignité » au lieu d'être utilisés comme outils de mendicité s'ils ne sont pas tout simplement dans les arrière-cours des maisons.

Selon Moussa Samb, c'est possible pour ces enfants de vivre dignement comme le font les autres, « ils doivent travailler et fonder des familles comme tous les autres enfants » a-t-il dit citant l'exemple qu'il lui a été donné de vivre au cours d'un voyage de Benchmark en France. « Quand nous sommes allés là- bas, on a vu des enfants vivant avec un handicap tenir un restaurant de la cuisine au service. Cela est bien possible ici », a-t-il dit. Les contours de ce projet des ESAT étaient ébauchés avec les autorités des collectivités territoriales, notamment le conseil départemental. « Certains maires s'étaient engagés à nous trouver une assiette foncière, à Tivaouane-Peulh et à Yenne, mais depuis lors on a encore rien vu », relève Mame Bineta Cissé, vice-présidente de l'association.

En attendant, l'association met le focus sur les enfants et leurs mamans. Des séries de formations ont été offertes à leurs mamans afin de les aider à mener des activités génératrices de revenus pour pouvoir couvrir les frais liés à la prise en charge de ces enfants. Ainsi « 360 femmes, divisées en six cohortes, ont pu bénéficier de formations dans divers domaines tels la transformation des céréales, la fabrication de jus naturels, la fabrication de savon et d'eau de javel, mais aussi le micro jardinage.

Aider un enfant, c'est aider sa maman. Donc nous sommes tournés vers ces mamans-là. C'est ainsi qu'une entreprise nous a donné des produits et nous en avons formé plus de trois. Et on a des modèles de réussite particulièrement deux d'entre elles qui tiennent aujourd'hui des magasins. Nous espérons que d'autres parmi elles vont y arriver... » a dit Mme Faye Lidy Sagna, secrétaire permanente de l'association.

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