Cote d'Ivoire: Une stèle commémorative en hommage aux femmes d'Abobo tuées en 2011

Les victimes des crises invitées au pardon pour une Côte d'Ivoire unie et prospère

En Côte d'Ivoire, la décrispation politique continue. Le 22 février dernier, le président Alassane Ouattara avait gracié 51 personnalités condamnées pour des crimes de sang durant les crises qui ont secoué le pays. Ce dimanche 3 mars, une cérémonie d'hommage a eu lieu dans la commune d'Abobo où sept femmes qui manifestaient contre le régime de Laurent Gbagbo, le 3 mars 2011, avaient été tuées par les Forces de sécurité dans des circonstances encore troubles.

Les familles des victimes et les rescapés étaient rassemblés pour recevoir les hommages du gouvernement et une indemnisation, mais aussi pour assister à la pose de la première pierre d'une stèle commémorative.

Plusieurs membres du gouvernement, des dizaines de rescapés de la tuerie et des familles de victimes ainsi que des chefs religieux et traditionnels étaient rassemblés, ce dimanche matin, sous un ciel orageux. Les hommages se sont succédé au pupitre, avec deux annonces. Les corps des victimes seront remis dans les prochains jours à leurs proches et les rescapés ainsi que les familles des victimes recevront un don de 12 millions de francs CFA.

« Un geste de réconciliation », a déclaré Kandia Camara, présidente du Sénat et maire de la commune d'Abobo. « Je voudrais saluer les familles des victimes, et saluer aussi les victimes qui étaient là, présentes, et dire qu'il faut aller au pardon. Il faut regarder l'avenir et l'avenir, pour nous, il est radieux. Nous n'avons pas oublié. Nous pardonnons et nous disons merci à toutes et à tous et plus jamais ça », a-t-elle déclaré.

Madoussou Doubia est l'une des rescapées de la marche où elle a perdu l'une de ses amies. Elle se dit satisfaite des annonces du gouvernement, mais pour les familles des victimes, dit-elle, l'oubli est impossible.

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« Cela fait 13 ans, maintenant. Donc nous-mêmes, on cherche à oublier. Cette histoire, on ne veut pas la garder dans la tête parce que nous-mêmes, ça ne nous fait pas avancer. Cette histoire, on veut l'oublier. On va pardonner, mais on n'arrive pas à oublier. Si ton parent est mort, on peut te donner des millions, ça ne va pas remplacer la personne. », souligne-t-elle

En collaboration avec le Fonds d'indemnisation des victimes de la CPI, plusieurs stèles devraient être érigées en Côte d'Ivoire. Après Abobo, ce sera le tour de la commune de Yopougon et des villes de Bloléquin, Péhé, Doké et Duékoué, toutes endeuillées par les troubles de ces dernières décennies.

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