Le Centre hospitalier de Soavinandriana (Cenhosoa) est en manque d'eau. L'inquiétude est doublée pour les patients. L'eau, c'est la vie.
C'est un besoin vital pour des malades et aussi pour le personnel de santé qui les prend en charge. Si les patients souffrent déjà de leurs maladies, ces dernières risquent encore de s'aggraver. Le manque d'eau est constaté par ces malades dès leur entrée à l'hôpital. Par conséquent, les patients devraient s'armer de force et de patience pour s'assurer de maintenir une bonne santé jusqu'à leur sortie. Les conséquences se font sentir très fortement chez les malades ainsi que chez leurs familles. Plusieurs départements de cet hôpital sont privés d'eau depuis près de quatre jours. Le service de la maternité et de gynécologie ainsi que la pédiatrie en souffrent particulièrement. Même les toilettes et les douches sont privées d'eau.
« Notre patiente a dû attendre très longtemps pour sa douche. Nous avons attendu l'eau pendant un laps de temps de deux heures ce matin. Alors qu'elle vient d'accoucher et a besoin de se laver très régulièrement », explique Manohisoa, nom d'emprunt, en portant quelques bouteilles d'eau pour aller les remplir. Sa belle-fille a accouché hier, et évidemment, elle a besoin de beaucoup d'eau pour sa propreté. Cette dernière est très importante pour la santé de la mère et de l'enfant. Ces patients attendent longtemps chaque jour pour avoir de l'eau. Selon certains, l'eau coule, mais très peu à 2 heures du matin, et reste toujours trop insuffisante. « Nous remplissons quelques bouteilles quand l'eau revient à cette heure-là, mais on risque de réveiller les patients endormis et on n'obtient pas grand-chose », explique cette mère de famille. Presque tous les patients de l'hôpital en souffrent, car ils doivent vraiment faire très attention à l'hygiène.
Dans la section maternité, l'hygiène est très importante pour la santé du bébé. L'attente pour avoir de l'eau saine figure également parmi les problématiques. L'eau achetée devrait être bouillie. Et cela prend beaucoup de temps.
Alternatives
L'hôpital a déjà mis en place une solution pour résoudre ce grand problème. Un camion-citerne transporteur d'eau de la Jirama fait des allers-retours pour approvisionner l'hôpital en eau. Les familles des patients attendent son arrivée pour prendre quelques seaux d'eau. Durant notre passage, les douches ont été ravitaillées en eau par des bidons jaunes remplis d'eau venant du camion.
Des familles de malades prennent, quant à elles, de l'eau en bouteilles auprès des bornes-fontaines publiques. « C'est très lassant. Pourquoi un hôpital nous fait vivre ce calvaire ? On est déjà fatigué du mauvais sommeil la nuit avec nos malades, on nous fait encore souffrir en nous faisant recueillir de l'eau en bas alors qu'on est au cinquième étage », s'exclame un autre homme, un membre de la famille d'une enfant hospitalisée. Le problème perdure depuis plusieurs jours, des solutions pérennes sont espérées par ces familles qui devront encore y séjourner des jours.
