Vendredi dernier, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Turk avait à nouveau exhorté les deux généraux ennemis, Hemetti et Al-Burhan, à laisser passer l'aide humanitaire.
Le gouvernement soudanais a de nouveau refusé samedi 2 mars la demande de l'agence des Nations unies, le Programme alimentaire mondial, de laisser passer des convois humanitaires. Pour le gouvernement soudanais, basé à Port Soudan, il en va de la sécurité du pays. Le gouvernement du général Al-Burhan accuse les paramilitaires des Forces de soutien rapide du général Hemetti d'être ravitaillés en armes via cette frontière avec le Tchad.
Selon les Nations unies, 25 millions de Soudanais nécessitent une assistance alimentaire. Vendredi dernier, le haut-commissaire des Nations Unis aux droits de l'homme, Volker Turk a à nouveau exhorté les deux belligérants à laisser passer l'aide humanitaire.
« Depuis près de onze mois, l'armée soudanaise, et les forces de soutien rapides, soutenus par leurs alliés se mènent une guerre impitoyable et insensée. Ils ont tué des milliers de personnes, sans remord visible, créé un véritable climat de terreur, obligeant des milliers de personnes à fuir, et laissant souffrir ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas partir. Ils ont détruit les structures médicales du pays, bloqué l'aide humanitaire, en toute impunité, malgré la multitude de violations commises.
Par ailleurs, ils continuent de freiner toutes discussions qui pourrait conduire à une paix et à une sécurité dont auraient tant besoin les Soudanais. En onze mois, au moins 14 600 personnes ont été tués et 26 000 blessés, des chiffres très certainement en deçà de la réalité. De nombreux travailleurs humanitaires ont également perdu la vie travaillant sous les bombes.
Le Soudan est devenu un véritable cauchemar. Le refus délibéré de permettre aux agences humanitaires d'accéder au pays, est en soi une violation du droit internationale et pourrait constituer un crime de guerre.
J'appelle à nouveau les belligérants à respecter à leurs obligations et à ouvrir sans délai des corridors humanitaires avant que d'autres vies ne soient perdues. »