Dakar — L'Union européenne a salué vendredi la confirmation par le président Macky Sall de sa décision de quitter ses fonctions le 2 avril prochain et de son engagement à faire pleinement exécuter la décision du Conseil constitutionnel du Sénégal du 15 février dernier, portant sur l'organisation de la présidentielle sénégalaise.
Le chef de l'Etat sénégalais a réaffirmé, jeudi, sa décision de quitter ses fonctions le 2 avril, correspondant à la fin officielle de son mandat, assurant que la date de son départ "reste absolument ferme".
"Le Dialogue national a proposé le 2 juin 2024 comme nouvelle date de l'élection présidentielle au Sénégal. Je remercie les forces vives pour ces assises. Toutefois je tiens à préciser que je quitterai mes fonctions au terme de mon mandat le 2 avril, comme je l'ai déjà indiqué. La date de mon départ reste absolument ferme", a déclaré Macky Sall sur le réseau social X.
"L'Union européenne salue la confirmation par le président Macky Sall de quitter ses fonctions au terme de son mandat le 2 avril prochain et se félicite de l'engagement du président de la République à faire pleinement exécuter [la décision du Conseil constitutionnel] portant sur l'organisation de la présidentielle sénégalaise, a notamment déclaré Nabila Massrali, porte-parole de l'UE, au cours d'une conférence presse.
La position de l'Union européenne consistait à se référer à la décision du Conseil constitutionnel du Sénégal rendue le 15 février et qui appelle les autorités à l'organisation de l'élection présidentielle dans les meilleurs délais tenant compte du fait que le scrutin ne pouvait pas être reportée au-delà de la durée du mandat présidentiel, a-t-elle rappelé.
"L'Union européenne prend également acte de la confirmation de la liste des candidats à l'élection présidentielle et prend note de la consultation politique des 26 et 27 février dont les propositions après présentation au président de la République seront soumises au Conseil constitutionnel", a ajouté Nabila Massrali.
Elle a de nouveau appelé les autorités du Sénégal "à respecter les aspirations légitimes des citoyens et de toutes les forces vives de la nation à préserver la démocratie, les libertés fondamentales et l'Etat de droit".
Le Sénégal est en proie à une crise politique après que le chef de l'Etat, Macky Sall, a annoncé le 3 février l'abrogation du décret convoquant le corps électoral, le 25 février, pour la tenue de la présidentielle.
Le président Macky Sall a invoqué des suspicions de corruption agitées par le Parti démocratique sénégalais (PDS), à l'encontre de deux juges du Conseil constitutionnel au sujet du rejet du dossier de candidature de son leader à l'élection présidentielle, Karim Meïssa Wade, pour double nationalité.
Cette annonce a été suivie, deux jours plus tard, du vote d'une loi reportant au 15 décembre prochain l'élection présidentielle initialement prévue le 25 février dernier.
Dans une décision rendue le 15 février, le Conseil constitutionnel a jugé cette loi contraire à la Constitution.
Il a annulé en même temps le décret avec lequel Macky Sall a renoncé à la convocation des électeurs aux urnes pour l'élection d'un nouveau président de la République, le 25 février.
Le 16 février, à travers un communiqué, le chef de l'Etat s'était notamment engagé à pleinement exécuter une décision du Conseil constitutionnel invitant les autorités compétentes à fixer une date pour l'élection présidentielle.
Quatre personnes ont perdu la vie dans les violences qui ont émaillé les manifestations de protestation contre le report annoncé de l'élection présidentielle.
Ces victimes ont été enregistrées à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor lors de heurts ayant opposé des protestataires aux forces de l'ordre.
Ces évènements ont été suivis, quelques jours plus tard, par une vague de libérations d'activistes et de militants arrêtés dans le cadre d'activités en lien avec leur engagement politique.