La neuvième édition du festival d'humour « Abidjan, capitale du rire », présidé et présenté par Mamane, se déroule en Côte d'Ivoire jusqu'au 3 mars. Avec, pour clou du spectacle, ce dimanche après-midi au palais de la Culture de Treichville, la « Battle des ethnies », qui verra s'affronter des humoristes d'origines diverses pour tenter de répondre à la question : qui est l'ethnie la plus drôle ?
Les concurrents sont venus de toute l'Afrique de l'ouest et du centre : Congolais, Camerounais, Togolais, Burkinabè et, bien sûr, Ivoiriens. Ils s'affronteront dans une succession de sketches improvisés, explique Kaboré l'Intellectuel, du duo d'humoristes les Zinzins de l'art, prix RFI Talents du rire 2018 : « La mise en scène sera assurée par Mamane lui-même, mais tout le monde sera sur la scène. Quand on propose un thème, on monte un sketch rapidement, au vu et au su de tout le monde. Il y a plusieurs thèmes, comme par exemple le goumin, le chagrin d'amour. Comment dans chaque ethnie on s'exprime, quand on a un goumin ? Moi qui suis d'origine burkinabè, chez les Burkinabè, le goumin c'est un sujet tabou, ça n'existe presque pas. Les Ivoiriens, eux, oui, ils pleurent beaucoup, un peu comme des Français... »
Choquer ?
Car cette année, le concours prend la forme d'une « bataille » des ethnies. Chacun des concurrents est invité à tourner en dérision sa propre communauté, explique l'humoriste camerounaise Sylvanie Njeng. Au risque de choquer ? « Il y aura toujours quelqu'un, quelque part, qui va prendre la mouche. Mais ce qui est intéressant, c'est l'autodérision. Toi-même, tu portes ton ethnie, et puis tu viens, tu en parles, tu parles de ses spécificités... On dit souvent que c'est l'a priori qui fâche. Une fois qu'on va développer ça, une fois qu'on va jouer ça tous ensemble, (on verra qu') il n'y a pas une volonté de tous les autres de mettre une ethnie à part et de rire d'elle. Le but, c'est vraiment de rire ensemble, et pas de rire de. Ça va vraiment faire du bien de voir les ethnies de chacun représentées... Moi, par exemple, je suis Boulou du sud. Je suis sûre qu'après cette édition, je serai la star du village ! »
Au terme du spectacle, ce sera à Mamane et au public de déterminer qui aura été le meilleur et remportera, au nom de son ethnie, cette neuvième palme de l'humour africain.