Au Mali, « l'opération bougie » a commencé le 1er mars dernier. Lancée par la Synergie d'action pour le Mali, une coalition de partis politiques et d'organisations de la société civile opposée à la prolongation de la transition, cette initiative vise à protester contre les coupures d'électricité intempestives qui minent la vie des Maliens.
Si les délestages ne sont pas nouveaux au Mali, ils ont atteint ces derniers mois des proportions jamais vues. Cette « opération bougie » a donc pour but de protester, en mettant en scène sur les réseaux sociaux, l'utilisation de bougies, devenues indispensables face aux coupures de courant à répétition dans le pays.
L'un des premiers exemples mis en ligne par un organisateur de cette « opération bougie » montre un artisan endormi sur sa machine à coudre, une bougie posée sur la table. Le principe est simple, comme l'explique Hamza Bechir Sow, de la coalition Jiguiya Koura, et l'un des porte-paroles de la Synergie d'action pour le Mali.
« Ça consiste à ce que chaque Malien prenne une bougie, l'allume pour dire dans une petite vidéo de cinq secondes : "Nous voulons de l'électricité, nous voulons du courant, nous voulons de la lumière". C'est tout. Pacifiquement et dans le respect de nos institutions et de la République aussi », rapporte ce dernier.
Jusqu'à 48 heures sans électricité
Car les coupures d'électricité ne sont pas seulement inconfortables, elles entravent les activités économiques du pays, poursuit Hamza Bechir Sow. « Dans certaines localités, ça va jusqu'à 48 heures d'affilée. Sinon, dans certains quartiers de Bamako, c'est plusieurs heures, souvent 20 heures sans électricité. Nous avons des travailleurs qui vivent de l'électricité, tels que des tailleurs, des soudeurs. On demande au peuple malien de réclamer leur droit d'avoir de l'électricité, afin que l'économie puisse avoir son cours normal », lance-t-il.
« L'opération bougie » durera, selon ses organisateurs, jusqu'à ce que les autorités de transition réagissent enfin de manière efficace.