Tunisie: Rassemblement syndical à la Kasbah - L'Ugtt cherche à se repositionner

Le rassemblement des syndicalistes de l'Ugtt (Union générale tunisienne du travail) ce samedi 2 mars a été précédé de quelques déclarations de la part de certains responsables. Parmi elles, celles du S.G qui confiait à une radio privée qu'il n'y a eu aucun contact avec des parties officielles lui demandant l'annulation ou le report de ce rassemblement.

De plus, l'organisation syndicale a axé ses activités pour obtenir le soutien de ses bases et de ses alliés tant à l'intérieur qu'à l'étranger.

A cet effet, elle a mis en exergue l'appui de la Confédération syndicale internationale (Csi) ou celui de l'Uget (Union générale des étudiants tunisiens).

Mais, déjà, la Centrale syndicale a eu l'adhésion totale de ses différentes Fédérations et Unions régionales à l'occasion de ce mouvement.

Le climat général dans lequel se déroule cette démonstration de force syndicale est marqué par une rupture "totale" des canaux de communication entre les autorités politiques et la partie syndicale. C'est pourquoi cette manifestation (qui fait écho à un autre rassemblement organisé le samedi 4 mars 2023) est considérée comme la dernière alerte contre cette situation fort nuisible aux relations entre les partenaires sociaux et le pouvoir.

4 axes à défendre

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Quatre revendications sont affichées dans les banderoles ou les pancartes: la défense du droit syndical, le dialogue social, la préservation du pouvoir d'achat des citoyens et l'application des accords.

Ceci sans parler des syndicalistes arrêtés et déférés devant le parquet pour diverses affaires. Sur ce dossier, l'Ugtt se dit prête à y faire face par tous les moyens.

D'ailleurs, c'est ce qu'elle demande à tous ses adhérents. Elle leur demande, justement, de se préparer aux prochaines étapes. En fait, le rassemblement du 2 mars s'inscrit dans cette optique. L'objectif est de mobiliser tous les travailleurs pour instaurer un climat de dialogue et de concertation en vue d'aboutir à l'assainissement des rapports entre les différentes parties.

En ce qui concerne cet événement en lui-même, il y a lieu de constater que l'affluence est celle que l'on voit lors des manifestations syndicales.

En d'autres termes, c'est le résultat d'une organisation bien rodée et que les structures de base savent gérer. Avant l'intervention du S.G de l'Ugtt, on pouvait constater une ambiance bon enfant surtout que les conditions climatiques s'y prêtaient. Les participants agitaient leurs drapeaux (de Palestine, de l'Organisation syndicale ou de la Tunisie).

Des retrouvailles entre camarades syndicalistes se terminaient par des embrassades et des accolades.

La Place de la Kasbah s'est préparée, de bon matin, à accueillir ce grand nombre de participants au milieu des slogans appelant à "défendre" l'exercice du droit syndical et l'application des accords conclus avec les autorités.

Réunion d'une Commission administrative

Faut-il préciser aussi que les retraités sont déterminés à se faire entendre soutenus comme ils le sont par la Centrale syndicale. Notons, par ailleurs, que le drame qui se déroule à Gaza, est présent à travers les drapeaux de la Palestine et des chansons engagées.

S'agissant du discours du S.G de l'Ugtt, le ton était au pessimisme et à la désillusion. En effet, Noureddine Taboubi a déploré la situation dans laquelle se trouve notre pays et l'état d'immobilisme qui prévaut dans tous les secteurs. Il a souligné la position de l'Organisation sur de nombreux sujets tels que son refus de se résigner et d'accepter le fait accompli. Il a, aussi, rejeté toute tentative de museler les voix des citoyens et des syndicalistes. Les poursuites judiciaires lancées à leur encontre ne les empêcheront pas de défendre l'indépendance de leur syndicat. De plus, il a appelé les autorités politiques à saisir l'occasion pour tirer les leçons de ce rassemblement populaire imposant..

Pour lui, la Tunisie ne peut plus continuer à vivre de ce climat de haine et de division alors que nous avons besoin de solidarité nationale pour créer les richesses.

Il a, à cet égard, annoncé que l'Ugtt tiendra une réunion de sa Commission administrative. Il y sera question de déterminer les choix en vue de la poursuite du combat s'il n'y a pas moyen d'assainir le climat social en général.

Le S.G de l'Ugtt a, toutefois, évoqué un point positif relatif à l'interdiction de la sous-traitance et les emplois précaires. Il a rappelé que la Centrale syndicale lutte depuis des années contre ce phénomène.

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