Madagascar: Détournement de fonds à la Jirama - Trois personnes incarcérées, quinze sous enquête

Le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) a confirmé l'existence de pratiques de détournement de fonds publics au sein de la Jirama, impliquant des hauts responsables de cette société d'Etat. Les investigations menées par ce Bureau ont révélé un schéma bien orchestré d'abus de pouvoir, de détournement de fonds et de manipulation de marchés publics, en collusion avec une entreprise tierce. Selon les résultats d'enquête du BIANCO, le stratagème illégal au niveau de la Jirama consiste à déclencher des procédures d'urgence pour l'acquisition de groupes électrogènes destinés aux districts de Manja et d'Ambovombe, contournant ainsi les prescriptions du code des marchés publics. Les contrats sont octroyés à une société complice, non qualifiée pour la prestation et absente de la liste des fournisseurs consultés. Cette entreprise complice achète les groupes électrogènes à un prix gonflé auprès d'une autre entreprise spécialisée, avant de les revendre à la Jirama à des tarifs exorbitants.

Incarcération

Suite à ces révélations, 15 personnes ont été identifiées comme suspectes. Elles ont été présentées devant le parquet du PAC d'Antananarivo le 1er mars dernier, pour une série d'accusations incluant le détournement de fonds publics, l'abus de fonction, le favoritisme, ainsi que des charges pour faux et usage de faux. Après des heures d'interrogatoire, trois individus, parmi lesquels le coordinateur des régions de la Jirama, un membre du Conseil d'administration de la société d'État et le fournisseur complice, ont été placés sous mandat de dépôt à la maison centrale d'Antanimora. Les autres ont été libérés sous caution, dans l'attente des suites de l'enquête. À noter qu'une convention a été signée entre le BIANCO et la Jirama, pour lutter contre ce genre de pratique illégale. D'après les informations, des mesures préventives seront également mises en place pour limiter les abus qui ont miné la réputation et l'efficacité de cette société d'État.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.