En République démocratique du Congo (RDC), près de huit mois après la mort du député d'opposition Chérubin Okende, il est désormais interdit de critiquer la conclusion du Parquet selon laquelle celui-ci s'est suicidé. Le chef des parquets congolais a par ailleurs ordonné la remise du dossier complet d'enquête à sa famille.
La thèse du suicide est contestée par la famille du défunt et la société civile, de quoi irriter le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde.
Les pièces du dossier comprenant notamment le rapport d'autopsie et d'autres procès-verbaux devraient être mis à la disposition de la famille Okende dans les prochaines heures. Dans un courrier, Firmin Mvonde ordonne même la remise du véhicule dans lequel le corps du député d'opposition avait été retrouvé le 14 juillet dernier.
La famille avait demandé à recevoir le dossier complet pour tenter une action en justice, en RDC ou à l'étranger, car elle conteste la thèse du suicide et croit toujours à un assassinat, une position qui irrite le procureur Firmin Mvonde qui, dans ce même courrier, a ordonné au Parquet de grande instance de Kinshasa d'interpeller toute personne qui se rendrait coupable, de « commérages » sur cette affaire. Le procureur général rappelle que les « affirmations gratuites sont constitutives de faux bruits ».
La presse avait ainsi été directement visée, fin février, lors de la présentation des conclusions de l'enquête. Firmin Mvonde avait alors appelé les journalistes « à faire moins de commérages », sinon avait- t-il prévenu : « le ministère public peut trouver que vous avez franchi le bord du tolérable [et] nous pouvons vous mettre la main dessus ».