Au procès du 28 septembre, Moussa Dadis Camara et ses co-accusés pourraient bientôt être jugés pour crimes contre l'humanité. C'est l'objectif, en tout cas, de la demande de requalification des faits, introduite, ce lundi 4 mars, par le procureur. La défense a demandé une pause de deux semaines pour avoir le temps d'étudier le dossier.
Plus de 150 morts, plus d'une centaine de femmes violées, des centaines de blessés... C'est un procès hors norme qui s'est ouvert le 28 septembre 2022, en Guinée.
L'ancien président Moussa Dadis Camara et ses dix co-accusés sont également jugés pour d'autres faits graves, à savoir des tortures, des enlèvements, des faits commis au stade de Conakry et ailleurs, le jour du massacre et les jours suivants.
Considérer ces actes comme des crimes contre l'humanité, c'était une demande des parties civiles, depuis le début du procès. Logiquement, elles ont donc décidé de soutenir l'initiative du parquet. Les crimes contre l'humanité sont inscrits dans le statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) qui a été ratifié par la Guinée en 2002, et intégré au Code pénal guinéen, en 2016.
Mais pour la défense, cette demande de requalification n'est pas juridiquement valide. Elle a sollicité une pause de deux semaines, afin de rédiger une réponse aux réquisitions du parquet.
Les conclusions sont désormais attendues sur le bureau du président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara, qui a accepté de renvoyer l'affaire au 18 mars.