La présidente de l'Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, a complètement rompu le contact avec les partisans du régime. Depuis son refus de soutenir la candidature d'Andry Rajoelina à l'élection présidentielle de l'année dernière, la présidente de l'Assemblée nationale a vu ses liens avec les partisans du régime se détériorer progressivement. Cette rupture politique, consommée en public, a marqué un tournant dans la carrière politique de Christine Razanamahasoa, qui a été élue sous les couleurs de l'IRD à Ambatofinandrahana et soutien des premières heures du président de la République.
En perte de vitesse. Alors qu'elle ne jouit plus de la même popularité au sein de la plateforme IRD, Christine Razanamahasoa conserve toujours un fort soutien dans sa circonscription à Amoron'i Mania. L'actuelle députée d'Ambatofinandrahana ne semble pas être en perte de vitesse dans son fief. Tous les maires du district d'Ambatofinandrahana lui ont déjà exprimé leur soutien en vue des prochaines élections législatives. Malgré les tentatives du parti au pouvoir pour saper son influence dans sa ville natale, Christine Razanamahasoa demeure une figure appréciée localement.
Députés dissidents. Dans une démarche inédite, certains partisans de Razanamahasoa auraient, en effet, entamé des discussions avec des leaders de la plateforme Firaisankina en vue de présenter la présidente de l'Assemblée nationale sous leurs couleurs lors des prochaines élections législatives. Cette alliance entre la présidente de l'Assemblée nationale et les opposants du régime, qui a déjà été visible lors de l'élection présidentielle de novembre dernier, pourrait marquer un bouleversement dans le paysage politique, avec d'autres députés du bureau permanent envisageant également de se présenter sous la liste Firaisankina. Les autres députés, actuels vice-présidents de la chambre basse, comme Jean Jacques Rabenirina et Jean Brunelle Razafitsiandraofa, vont se présenter sous la bannière Firaisankina. Si cette collaboration se concrétise, Christine Razanamahasoa rejoindrait ainsi les rangs des députés dissidents de la mouvance présidentielle à la chambre basse.