Le Soudan refuse de risquer sa sécurité. C'est l'argument invoqué par le ministère des Affaires étrangères soudanais dans un communiqué publié, ce week-end, pour justifier son refus de laisser passer de l'aide humanitaire par la frontière tchadienne.
Samedi 2 mars, en marge d'un sommet international en Turquie, le directeur adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM) s'est vu opposer une fin de non-recevoir.
Pour le ministère des Affaires étrangères soudanais, « il a été prouvé que la frontière tchadienne est utilisée afin de fournir des armes aux Forces de soutien rapide » qui combattent l'armée soudanaise. Il est donc inconcevable, pour les autorités de Port-Soudan, de compromettre « la stabilité et la sécurité du pays, même pour de l'aide humanitaire.
Le ministère des Affaires étrangères invite donc le Programme alimentaire mondial à se ravitailler « sur le marché local soudanais, pendant que les modalités d'introduction de l'aide humanitaire sont étudiées. »
« Nous n'avons jamais été impliqués d'aucune façon dans le conflit soudanais », s'indigne Abderhaman Koulamallah, ministre tchadien de la Communication qui dénonce des« allégations mensongères ».
Fin février, un convoi du PAM à destination du Darfour a été bloqué à la frontière tchadienne par les autorités de Port-Soudan. Dans un communiqué, le département d'État américain a fait part de sa « grande inquiétude » quant à cette obstruction organisée par l'armée soudanaise. Il rappelle aux deux camps, leurs obligations à respecter le droit humanitaire international.