Depuis janvier, le ministère ivoirien du Commerce a interdit l'exportation des produits vivriers pour une période de six mois. À cause de la saison sèche, les autorités veulent éviter des pénuries sur les marchés et garantir des prix abordables pour les consommateurs. Reportage au marché de Siporex 2, dans la Commune de Yopougon.
Le gouvernement a levé l'interdiction pour la banane plantain, le manioc et l'igname. Mais la mesure est maintenue pour le reste des produits vivriers, et concerne ainsi toujours les légumes.
Solange vend des aubergines locales. Mais la période lui semble défavorable : elle les achète cher et fait peu de bénéfices, dit-elle. « C'est pas facile, l'aubergine est chère. Avant le sac était à 5000 [francs CFA], aujourd'hui il est à 16 000 ! »
Les étals sont pourtant bien garnis. On trouve de tout : du piment rouge de Korhogo, du gombo et de nombreux légumes venant de l'intérieur du pays. Selon Mabaty Dosso, la présidente du marché Siporex 2, chaque jour, ce site peut recevoir jusqu'à deux tonnes de produits vivriers. Pour elle, l'interdiction d'exporter ces produits est bénéfique.
« La mesure a permis de ravitailler les marchés en quantité et en qualité suffisante. Il ne faut pas tout laisser sortir parce que tout n'est pas produit abondamment en Côte d'Ivoire. Sinon, on sera en pénurie. »
Cette mesure vise à protéger les marchés locaux, assure Bernard Adou, le directeur de l'Office d'aide à la commercialisation des produits vivriers : « Nous avons constaté que les prix des produits vivriers ont connu une baisse de plus de 40%. »
En parallèle, les équipes du ministère du Commerce recensent les entrepreneurs engagés dans l'exportation de produits vivriers, afin de mieux cerner l'ampleur de la demande dans la sous-région.