Depuis la semaine dernière, un vent de changement souffle sur la scène politique camerounaise alors que le président Paul Biya semble préparer un vaste remaniement ministériel, voire une nouvelle phase de l'opération épervier, visant à assainir les rangs de l'administration publique.
Les signaux de cette manoeuvre politique ont été clairement émis par le chef de l'État lui-même, qui a donné des instructions strictes aux responsables des services de sécurité pour limiter les mouvements des hauts fonctionnaires de l'État. Dans un premier temps, une correspondance adressée au secrétaire général de la primature par le ministre d'État secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, a ordonné la réduction des sorties du territoire pour les membres du gouvernement, les directeurs généraux des sociétés publiques et parapubliques, ainsi que les directeurs de l'administration centrale jusqu'au rang de directeur adjoint.
Dans une démarche cohérente, le chef de la police, Martin Mbarga Nguele, a également exhorté les délégués régionaux de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), les commissaires des aéroports de Yaoundé, Douala, Garoua, ainsi que les responsables des postes de police aux frontières, à surveiller de près les mouvements de ces hauts responsables.
Il est à rappeler que ces interdictions de sortie du territoire, initiées par Paul Biya, ont souvent précédé les remaniements ministériels, comme l'a confirmé une source au Courrier du Cameroun. Cependant, cette fois-ci, la situation pourrait également impliquer une action ciblée contre certains individus influents au sein de l'appareil d'État, soupçonnés d'être impliqués dans des pratiques peu orthodoxes ou de corruption.
Cette initiative présidentielle souligne l'engagement du gouvernement à lutter contre la corruption et à renforcer la bonne gouvernance. Si elle peut susciter des inquiétudes quant à la stabilité politique, elle démontre également la volonté de l'administration Biya à maintenir une gouvernance transparente et responsable.
Dans les jours à venir, le pays attend avec impatience les implications de ces mesures sur la scène politique et administrative camerounaise, alors que le président Biya semble déterminé à imprimer sa marque sur la gestion de l'État.