Le projet de loi d'amnistie rendu public, hier lundi fait jaser. Plusieurs voix se sont levées pour marquer leur désaccord avec cette loi. Thierno Alassane Sall de la République des Valeurs, candidat à la présidentielle de 2024, déclare que « la vérité doit précéder le pardon ».
« Balles réelles, femmes brûlées vives à bord de bus, jeunes handicapés à vie, avenirs calcinés, université saccagée, biens publics et privés détruits. Des forces présentées comme occultes par des représentants de l'Etat, contredits ensuite par les médias », rappelle d'emblée le candidat á la présidentielle.
Il ajoute : « Beaucoup de nos compatriotes porteront, à vie, les stigmates de ces événements. Nous avons tous été directement ou indirectement meurtris. »
Pour Thierno Alassane Sall, cette loi d'amnistie est une « tentative d'occulter la vérité pour le bénéfice de quelques-uns ». « En ces jours de mars où le Pays devrait être tenu en haleine par le second tour de la présidentielle, nous voilà face à une tentative d'occulter la vérité pour le bénéfice de quelques-uns. Qui est derrière cette loi ? À qui profite-t-elle vraiment ? », se demande-t-il.
Et de poursuivre : « Les victimes, les familles, le Sénégal méritent que la lumière soit faite. La vérité doit précéder le pardon. C'est une seconde mort, un second crime que d'octroyer l'impunité sans la vérité et la réponse aux questions qui obsèdent les victimes, leurs proches et tout Sénégalais normal : pourquoi ? Par qui ? » Le président de la République des Valeurs (Rv) marque son désaccord avec cette loi d'amnistie. » En tant que député, je ne soutiendrai pas ce projet de loi d'amnistie qui porte une atteinte grave à la mémoire des victimes des manifestations et aux familles en quête de vérité », justifie-t-il.