Lancé en 2013, le projet de réseau national des télécoms d'urgence devait connecter l'ensemble des 10 régions du Cameroun via un système de vidéosurveillance, communications sécurisées et autres outils techniques au service de la sécurité. Octroyé à l'entreprise chinoise ZTE, son exécution prévue sur 24 mois tarde toujours à se concrétiser plus de 10 ans après.
Pourtant, selon des sources proches du dossier, le prestataire ZTE aurait déjà perçu près de 77 milliards de FCFA pour ce projet. Sa mise en œuvre rencontrerait depuis le début de nombreux problèmes, sans que les raisons exactes ne soient clairement établies.
Si le déploiement du RNTU était alors annoncé pour deux ans, force est de constater que le projet accuse un retard considérable. Selon des sources proches du dossier, seuls quelques sites pilotes seraient opérationnels à ce jour. De multiples réserves auraient été émises quant à la qualité des équipements et à leur obsolescence programmée. En effet, Plus de 900 réserves auraient été émises quant à la qualité des travaux, sans que le prestataire ne s'y conforme pleinement à ce jour.
Initialement basé sur une technologie 2G déjà obsolète, le projet n'aurait pas su s'adapter aux évolutions techniques demandées par les autorités camerounaises.
Ces importants retards et manquements interrogent sur la bonne exécution de cette commande publique. Selon certaines sources, les employés chargés du contrôle exprimeraient leur inquiétude face aux risques potentiels liés à ce réseau inabouti.
Malgré les fonds déjà engagés, l'achèvement du réseau semble encore incertain. ZTE aurait même récemment demandé un budget supplémentaire de plusieurs milliards, soulevant de nouvelles interrogations.
Si l'enjeu sécuritaire de ce projet est bien réel, son déroulement dans le flou depuis plus de 10 ans mérite certainement des explications claires de la part des autorités et du prestataire, afin d'assurer la transparence due aux contribuables camerounais. Effectivement, même si les autorités concernées n'ont pour l'heure apporté aucune explication sur ce dossier, ces éléments interrogent sur le respect du cahier des charges et la bonne gestion de l'argent public. Face à ce hiatus, des éclaircissements s'imposent pour rassurer les citoyens et lever les zones de flou entourant toujours le Réseau national de télécommunications d'urgence.