Pour la première fois depuis le coup d'État du 30 août au Gabon, l'ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze sort de son silence dans une interview à RFI, pour alerter sur la crise qui secoue le PDG, l'ex-parti présidentiel d'Ali Bongo. La formation qui monopolisait la vie politique depuis plus de 50 ans est en difficulté, une partie de ses cadres étant notamment en prison. Fin février, la formation a organisé des Assises pour sonder les militants et se réformer. Mais pour Alain-Claude Bilie-By-Nze cela n'a pas fonctionné.
Le PDG subit « une crise majeure », il faut une « solution politique de sagesse et de rassemblement », écrit Alain-Claude Bilie-By-Nze. Pour l'ancien Premier ministre, l'intérim actuel n'est pas suffisant. Quant aux récentes assises d'autocritique avec les militants, elles ont échoué, dit-il :
« Le parti va très mal, constate-t-il au micro de Sébastien Nemeth de la rédaction Afrique de RFI. Ce parti, depuis août, ne s'est pas véritablement réuni, on a un intérimaire qui fait ce qu'il peut, mais nous pensons qu'il faut aller beaucoup plus loin que l'intérim. Les militants sont déboussolés, les assises n'ont pas atteint les objectifs qui lui étaient assignés, les militants ne se sont pas manifestés, et donc il faut aujourd'hui se regarder en face. Le parti a aujourd'hui des personnalités en son sein qui sont capables de donner un certain nombre de pistes et solutions. »
Alain-Claude Bilie-By-Nze demande une réunion d'urgence du bureau politique et du Conseil consultatif des sages, pour constater une vacance et engager des réformes dans un contexte de malaise pour le PDG.
« Le mal est profond, parce qu'il est question de gouvernance, de démocratie interne, de pouvoir assumer ce que nous sommes. Il y a ce qui est de l'ordre de l'actif - donc ce qui est positif - et il y a le passif, qu'il faut affronter. Lorsqu'il y a un coup d'État dans un pays, c'est qu'il y a eu un dysfonctionnement majeur des institutions et de la classe politique de manière globale. Déjà, nous pensons qu'il faut regarder le mode d'évolution des fonctions au sein du parti : est-ce qu'on continue avec des nominations ? Les militants devront se prononcer. Pour nous, ce n'est plus une question de personne. »
Alain-Claude Bilie-By-Nze demande enfin une nouvelle direction pour gérer les affaires courantes jusqu'à un congrès extraordinaire d'où seraient issues de nouvelles structures. Ne pas le faire risque de « consacrer la mort du PDG », estime l'ancien chef du gouvernement.
Le parti va très mal. Ce parti, depuis août, ne s'est pas véritablement réuni, parce qu'on a du mal avec les différentes absences. On a un intérimaire qui fait ce qu'il peut. Les militants sont déboussolés. Les assises n'ont pas atteint les objectifs qui lui étaient assignés. Les militants ne se sont pas manifestés. Il faut aujourd'hui se regarder en face, redonner la parole aux militants. Le parti a aujourd'hui des personnalités en son sein qui sont capables de donner un certain nombre de pistes et solutions. La première, c'est de faire le constat que le président du parti est en situation d'empêchement, il en est de même pour le secrétaire général.
Donc déjà, cette vacance doit être constatée. Ensuite, mettre en place une direction transitoire. Le mal, il est profond, parce qu'il est question de gouvernance, de démocratie interne, de pouvoir assumer ce que nous sommes. Il y a ce qui est de l'actif - donc ce qui est positif - et il y a le passif, il faut affronter ce passif-là. Lorsqu'il y a un coup d'État dans un pays, c'est qu'il y a eu un dysfonctionnement majeur des institutions et de la classe politique de manière globale.
Déjà, nous pensons qu'il faut regarder à nouveau en interne le mode d'évolution des fonctions au sein du parti : est-ce qu'on continue avec des nominations ? Les militants devront se prononcer pour dessiner le nouveau mode de gouvernance du parti. Pour nous, ce n'est plus une question de personne.
Selon l'ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, les assises n'ont pas atteint les objectifs qui lui étaient assignés