Ghana: La loi anti-LGBTQ+ pourrait priver l'État de 4 milliards de dollars, alarme le gouvernement

Une semaine après son adoption à la quasi-unanimité par le parlement du Ghana, la loi récente visant les LGBTQ+ n'a toujours pas été promulguée par le président. En attendant la signature, le ministre des Finances a, dans un communiqué publié lundi 4 mars, alerté sur les conséquences économiques d'une telle loi : selon lui, le Ghana pourrait se voir privé de toute une manne de financements internationaux, une perte qui pourrait se chiffrer à 3,8 milliards de dollars.

Près de quatre milliards de dollars en moins sur une période de cinq à six ans, dont 850 millions de dollars perdus dès cette année : voici quelques points de l'avertissement formulé lundi 4 mars par le ministre des Finances du Ghana.

La raison principale : l'approbation de la loi anti-LGBTQ+ mettrait en péril les financements de la Banque mondiale, en cours ou à venir, selon lui.

Le conséquent trou béant dans le budget de l'État aurait des répercussions multiples, notamment vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI) : en 2023, le Ghana a obtenu du FMI un financement à hauteur de 3 milliards de dollars, étalé sur trois ans. Les prochains versements de cette aide risquent d'être compliqués à obtenir sans les fonds de la Banque mondiale, prévient le ministre.

De quoi faire courir un risque économique majeur pour le pays. Le Ghana commence tout juste à sortir d'une crise économique qui dure depuis plusieurs années : l'inflation, aujourd'hui aux alentours de 25 %, a atteint un pic historique de 54 % en décembre 2022. Le cedi ghanéen, lui, peine à reprendre de sa valeur face au dollar.

Recommandations du ministre des Finances : avant d'approuver la loi anti-LGBTQ+, le Ghana doit consolider sa propre économie, voire développer des partenariats avec des États « plus conservateurs » comme la Chine ou des pays arabes, conclut-il.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.