Afrique de l'Ouest: Voix d'Afrique de l'Ouest et du Centre - Tous debout pour donner le pouvoir aux filles

communiqué de presse

LES POINTS MARQUANTS

  • À travers le continent africain, les femmes et les filles ont soif d'apprendre. Elles rêvent d'un avenir meilleur pour poursuivre leurs études, rester en bonne santé, trouver du travail, tout en prenant soin de leurs familles.
  • Ainsi de nombreux pays de la région prennent des mesures en faveur de l'inclusion politique et économique des femmes. Le dernier rapport de la Banque mondiale sur Les Femmes, l'Entreprise et le Droit souligne que l'Afrique subsaharienne poursuit son train de réformes pour combler les inégalités juridiques, mais qu'un important écart subsiste entre les lois sur le papier et la réalité sur le terrain.
  • Voici cinq témoignages de changement qui mettent en lumière l'impact profond et la force du plaidoyer des femmes et des filles dans la région, au sein de leurs communautés et plus largement, pour leurs pays et leurs économies.

Lorsque les femmes et les filles bénéficient d'opportunités équivalentes, c'est la société toute entière qui est gagnante. À travers le continent africain, les femmes et les filles ont soif d'apprendre. Elles rêvent d'un avenir meilleur pour poursuivre leurs études, rester en bonne santé, trouver du travail, tout en prenant soin de leurs familles.

Selon les recherches de la Banque mondiale, rien qu'au Nigéria, 9,3 milliards de dollars pourraient être générés si l'écart entre les genres était comblé dans les principaux secteurs économiques. Ainsi de nombreux pays de la région prennent des mesures en faveur de l'inclusion politique et économique des femmes. Le dernier rapport de la Banque mondiale sur Les Femmes, l'Entreprise et le Droit souligne que l'Afrique subsaharienne poursuit son train de réformes pour combler les inégalités juridiques, mais qu'un important écart subsiste entre les lois sur le papier et la réalité sur le terrain.

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S'il n'est plus nécessaire d'apporter les preuves en faveur de l'égalité entre les sexes, les parcours individuels et les histoires de celles et ceux qui oeuvrent pour le changement sont une véritable source d'inspiration.

Alors, découvrez le parcours d'Aissata Tidiane Touré, une jeune ingénieure en construction et co-fondatrice du Club des jeunes filles leaders en Guinée ; celui de Daagbo Hounon Houna II, roi béninois des Mers et des Océans et chef spirituel ; ainsi que d'autres défenseurs du pouvoir des filles.

Les cinq témoignages de changement qui suivent, mettent en lumière l'impact profond et la force du plaidoyer des femmes et des filles dans la région, au sein de leurs communautés et plus largement, pour leurs pays et leurs économies.

Le club m'a permis d'assumer un poste de leader et de suivre plusieurs formations au sujet des violences basées sur le genre (VBG). C'est ce qui m'a permis de devenir cette jeune fille forte qui défend les droits des filles. Aissata Touré, de Tiro dans la région centrale de Faranah en Guinée

Aissata Tidiane Touré, ingénieure en construction devenue militante de l'égalité des sexes

« Lorsque vous prenez un engagement, vous devez vous en montrer responsable, » martèle Aissata Touré, 24 ans, originaire de Tiro dans la région centrale de Faranah en Guinée.

Malgré une enfance difficile, Aissata a poursuivi son rêve avec détermination. À 16 ans, elle a fondé avec quelques amies le Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, un espace sûr soutenu par le projet pour l'autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel (également connu sous son acronyme anglais SWEDD), qui rassemble des jeunes filles pour leur permettre de partager leurs expériences et acquérir des compétences de vie.

« Le club m'a permis d'assumer un poste de leader et de suivre plusieurs formations au sujet des violences basées sur le genre (VBG). C'est ce qui m'a permis de devenir cette jeune fille forte qui défend les droits des filles, » assure-t-elle.

Et cette jeune activiste a laissé une empreinte indélébile dans son lointain village d'origine, en luttant courageusement contre les problèmes tels que les mariages précoces et les mutilation génitales féminines. Grâce à son action, elle a sauvé une douzaine de filles de l'excision.

« C'est ma grande fierté, » explique-t-elle. « Une intervention simple peut sauver une vie. Si l'on garde le silence, on devient complice des atrocités commises contre les femmes et les filles, et qui peut avoir un lourd impact sur le reste de leurs vies. »

Selon vous, en quoi consiste l'autonomisation des femmes

Tous les enfants naissent égaux, et les filles peuvent faire les mêmes choses que les garçons. Aucune discrimination ne doit être permise. La communauté vaudou organise des séminaires sur l'éducation des filles pour aider à assurer le bien-être de notre nation. Sa majesté « Dada, roi des mers et des océans », chef spirituel du culte vaudou et président de la Plateforme nationale des structures religieuses au Bénin

Daagbo Hounon Houna II, roi des mers et des océans et chef spirituel prêche pour l'éducation des filles

Sa majesté « Dada, roi des mers et des océans », chef spirituel du culte vaudou et président de la Plateforme nationale des structures religieuses au Bénin, est un ardent défenseur de l'éducation des filles et de l'amélioration de la place des femmes et des filles dans la société.

« Tous les enfants naissent égaux, et les filles peuvent faire les mêmes choses que les garçons. Aucune discrimination ne doit être permise. La communauté vaudou organise des séminaires sur l'éducation des filles pour aider à assurer le bien-être de notre nation. »

Le Bénin, comme d'autres pays d'Afrique, est confronté à un boom démographique. Pour ce chef religieux, il apparaît donc comme impératif que sa génération ouvre la voie à la suivante, en se concentrant sur l'éducation des enfants - et particulièrement des filles.

« Nous recommandons aux jeunes filles de ne pas se laisser distraire. L'éducation est la mère de tous les succès. »

Le chef Daagbo Hounon Houna II est également ambassadeur du projet SWEDD, ce qui l'amène à voyager de hameaux en villages pour diffuser le message en faveur de l'égalité des chances, l'éducation et la santé.

La zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) arrive ! Nous devons prouver que la République du Congo est capable d'offrir des produits de qualité que d'autres pays de la sous-région pourront apprécier. Joséphine Bouanga, Ingénieure agronome

Joséphine Bouanga, pionnière des aliments bio, engagée dans la lutte contre la malnutrition

Ingénieure agronome passionnée, audacieuse et créative, Joséphine Bouanga s'est lancée dans l'entrepreneuriat en 2001, avec un investissement initial de 300 000 francs CFA. Elle a ainsi établi Enoce Bio, une société spécialisée dans la transformation et la promotion de produits agricoles locaux. Son ambition : « Lutter contre la malnutrition grâce aux bienfaits des plantes. »

En plus d'une farine pour nourrisson, son produit vedette, Enoce Bio offre toute une gamme de produits agricoles biologiques et thérapeutiques. « Nous utilisons tous les fruits du Congo, » explique-t-elle. Ses produits sont vendus à Pointe-Noire et Brazzaville, ainsi qu'en République démocratique du Congo, au Cabinda, et aussi à la diaspora congolaise en France, en Belgique et bientôt en Allemagne. La société emploie 25 personnes : 17 femmes et 8 hommes. « La plupart d'entre eux sont des orphelins que j'ai formés moi-même, » raconte Bouanga.

Enoce Bio a bénéficié de deux dons de la Banque mondiale grâce au Projet d'appui au développement des entreprises et de la compétitivité (PADEC) et au Projet d'appui à l'agriculture commerciale (PDAC), permettant ainsi à la société de développer ses produits et améliorer ses outils de gestion.

« La zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) arrive ! » s'exclame Joséphine Bouanga. « Nous devons prouver que la République du Congo est capable d'offrir des produits de qualité que d'autres pays de la sous-région pourront apprécier. »

Grâce au programme Nigéria pour les femmes, j'ai découvert de nouveaux possibilités innovantes, qui m'aident à assurer des moyens de subsistance durable. Rukayya Adamu, de la communauté Maiyama de l'État de Kebbi, au nord-ouest du Nigéria

Rukayya Adamu, négociante en graines de soja et activiste pour l'entrepreneuriat féminin

Rukayya Adamu appartient à la communauté Maiyama de l'État de Kebbi, au nord-ouest du Nigéria. Auparavant, elle vendait du bois. « C'était la seule chose que je pouvais faire. Je n'avais ni les compétences, ni l'argent pour me lancer dans un autre chose, » explique-t-elle.

Mais à présent, elle dirige une entreprise qui vend des graines de soja et garantit une source de revenus plus durable pour elle et sa famille.

Grâce à un groupe de femmes, soutenu par le projet Nigéria pour les femmes, financé par la Banque mondiale, Rukayya a été sensibilisée aux risques environnementaux associés au bois de chauffe et a également acquis des compétences pour identifier une alternative, plus profitable, à ce commerce.

« Grâce au programme Nigéria pour les femmes, j'ai découvert de nouveaux possibilités innovantes, qui m'aident à assurer des moyens de subsistance durable, » souligne-t-elle.

Après avoir reçu une formation en compétences financières de base, dynamiques de genres, compétences de vie et gestion des affaires, Rukayya pratique à présent une gestion financière informée, et contribue à la nouvelle orientation de sa communauté en faveur de pratiques durables et respectueuses de l'environnement.

Le groupe de femmes auquel Rukayya participe aide des milliers d'entre elles à devenir actrices du changement en encourageant l'adoption de moyens de subsistance durables pour une société plus verte. À ce jour, plus de 400 000 femmes ont bénéficié du programme à travers six États du Nigéria.

INFOGRAPHIE - Améliorer les moyens de subsistance des Nigérianes (a)

Les filles et les garçons vivent dans deux mondes distincts... On apprend aux garçons à devenir des leaders ; et aux filles à gérer les tâches domestiques. Aissatu Injai, présidente du Réseau national de lutte contre la violence basée sur le genre et les violences à l'encontre des enfants, en Guinée-Bissau (RENLUV)

Aissatu Injai, construire des routes pour mettre fin aux violences basées sur le genre

« Les filles et les garçons vivent dans deux mondes distincts... On apprend aux garçons à devenir des leaders ; et aux filles à gérer les tâches domestiques, » explique Aissatu Injai, présidente du Réseau national de lutte contre la violence basée sur le genre et les violences à l'encontre des enfants, en Guinée-Bissau (RENLUV).

Dès son plus jeune âge, Aissatu a été témoin du fort taux de prévalence de la violence basée sur le genre (VBG) et des mutilations génitales féminines (MGF) au sein de sa communauté. Elle savait déjà qu'elle voulait faire bouger les choses. « Les femmes ne sont pas toujours conscientes d'être victimes... Nous voulons que les femmes connaissent leurs droits, qu'elles sachent que la violence est inacceptable et ce qu'elles peuvent faire si elles y sont exposées. »

Fondé en 2004, le réseau RENLUV rassemble 54 organisations qui promeuvent la formation, la défense des droits et le suivi des VBG. Depuis 2020, RENLUV collabore avec la Banque mondiale dans le cadre du Projet de transports ruraux, afin d'aider à atténuer les risques d'augmentation des VBG, en formant les employés construisant les routes, en sensibilisant les communautés à ce problème et en fournissant un soutien aux personnes qui en ont été victimes.

« Ce qui me motive au quotidien, c'est de travailler pour elles et pour un pays où l'égalité entre les sexes est une réalité, » souligne Aissatu, déterminée à rester en première ligne dans la lutte pour la justice.

Perspectives pour un avenir respectueux de la parité femmes-hommes

Ces témoignages encourageants issus de différents pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre montrent que, malgré d'importants défis, il existe aussi des motifs d'espoir pour un avenir plus équitable. Qu'il s'agisse de défendre les droits des femmes et de lutter contre les VBG, de promouvoir l'accès à l'éducation et aux opportunités économiques, ces activistes, entrepreneurs et dirigeantes changent la donne et sont à l'origine du changement au sein de leurs communautés.

Mais pour y parvenir, les pays comme les activistes ont besoin de soutien. La Banque mondiale est engagée à aider les pays à réaliser leur plein potentiel en investissant dans les femmes et les filles, pour qu'ainsi chaque individu puisse réaliser ses rêves. Disposer de preuves et de données est essentiel pour faire valoir la nécessité d'accélérer l'égalité femmes-hommes. Un rapport à paraître sur les adolescentes en Afrique contribuera à mieux comprendre les défis et les opportunités spécifiques qui se présentent aux adolescentes dans la région.

Quelques données clés sur les adolescents en Afrique de l'Ouest

Estelle Koussoube, économiste à la Banque mondiale, présente les recherches et les données sur les adolescentes en Afrique de l'Ouest et du Centre.

Les premières conclusion du rapport montrent que les adolescentes représentent une part importante de la population du continent et que leur nombre devrait encore croître significativement au cours des prochaines décennies. L'adolescence représente aussi une étape cruciale dans le développement d'une personne. Ainsi, investir dans le bien-être des adolescentes, leur éducation et leur autonomisation apparaît essentiel pour développer le capital humain, stimuler la croissance économique et permettre le développement durable en Afrique.

Alors montons au créneau pour nos filles !

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