Au Bénin, les députés ont voté dans la nuit de mardi à mercredi la modification du code électoral. L'opposition, minoritaire au Parlement, a volé contre. Le 4 janvier dernier, la Cour constitutionnelle avait demandé une correction de la loi électorale pour éviter le chevauchement des dates des élections générales de 2026 et régler dans l'égalité les questions de parrainage. Sauf que le code voté est allé au-delà avec des rajouts, des éléments d'exclusion selon l'opposition.
Les 28 députés de l'opposition ont voté contre, la règle de la majorité simple requise leur a fait défaut. En face 79 voix ont voté pour et il y a eu une abstention.
L'abstentionniste du camp du président Patrice Talon a fait remarquer d'entrée que l'Assemblée nationale du Bénin s'éloignait des consignes de la Cour. L'élu fait allusion aux autres modifications introduites outre le calendrier et les élus qui donnent leur parrainage.
Deux modifications rajoutées et votée cette nuit irritent l'opposition :
D'une part, le relèvement des parrainages de 10 à 15 % pour les candidats à l'élection présidentielle. Ça donne 28 parrains, soit le nombre exact d'élus que comptent les Démocrates. Trop juste et limite dans un pays où la transhumance politique est pratiquée sans scrupule, selon un opposant.
Par ailleurs, il faut réaliser un score de 20 % au moins dans les 24 circonscriptions contre 10 par le passé pour prétendre à un siège de député.
Peu avant le vote, les leaders des confessions religieuses ont plaidé pour un code sans exclusion pour éviter la répétition des violences.
« Ils veulent confisquer le pouvoir », dénonce Eric Houndété des Démocrates.
« Si le code est sévère, il le sera pour tous », explique Orden Alladatin, un élu du camp Talon.