La Communauté Economique des Etats d'Afrique Centrale (CEEAC), crée en 1983, se retrouve de plus en plus dans la tourmente. De nouveaux rapports confidentiels pointent la gestion du président de la Commission de la CEEAC, Gilberto da Piedade Verissimo. L'Angolais, déjà très contesté en interne par une partie des agents, est sous le coup d'une lourde sanction.

Gilberto da Piedade Verissimo est visé par une motion de carence. Une sanction signifiant que l'Angolais n'a pas exécuté ses missions. « Cela montre qu'il n'est pas à sa place et n'a pas les compétences suffisantes », confie un cadre de la commission.

Lors de son arrivée en 2020, le diplomate avait reçu de multiples tâches, notamment adopter un règlement intérieur, spécifier les tâches de plusieurs hauts responsables. Mais rien n'aurait été fait. Pire, depuis 2020, la tension est vive en interne. Les agents se plaignent de sa gestion à la fois autoritaire et opaque, en violation des procédures. L'affaire est remontée en haut lieu. Et un rapport d'experts a souligné des manquements, notamment « la faible mise en oeuvre des recommandations » de la CEEAC.

Le 26 février, les chefs d'état-major de l'organisation ont confirmé la motion, « compte tenu des résultats en deçà des tâches assignées », indique leur compte rendu de réunion. À cela s'est ajouté un rapport très critique des ministres des Finances, des incidents diplomatiques et un fonctionnement interne de plus en plus désorganisé. « Personne n'arrive à exécuter ses missions. Il bloque tout », confie un employé dépité.

La sanction est donc sur la table et sera examinée aujourd'hui par les ambassadeurs des États membres, avant les ministres. Enfin, les chefs d'États devront trancher samedi. « S'ils adoptent la motion, ce sera une première dans l'histoire de la CEEAC qui a plus de 40 ans. Et avec un tel désaveu, Gilberto da Piedade Verissimo ne pourra que démissionner », confie une bonne source.