Taïba Ndiaye, 5 mars (APS) - Des producteurs de mangues des Niayes (ouest) sont confrontés à la mévente et à la rareté de l'eau dans cette importante zone de production horticole.
Modou Thiam, trésorier général d'une coopérative de producteurs de mangues de la zone des Niayes, déplore le niveau des prix de la mangue.
"Nous avons aussi un sérieux problème [...] Les prix fixés par l'État ne sont pas respectés. Si l'État fixe le prix du kilo à 300 francs CFA, la clientèle, elle, nous oblige à vendre à 200 ou même 150. Nous n'avons pas le choix. Nous sommes obligés d'écouler la production pour éviter qu'elle pourrisse", a dit M. Thiam.
Il pense qu'une bonne organisation des producteurs peut les aider à remédier à cette difficulté. "Nous avons besoin d'une coopérative forte pour éviter cette situation. Les coopératives doivent être les intermédiaires entre les clients et les producteurs. C'est la seule solution à la chute des prix", propose Modou Thiam.
"Une mévente [des récoltes de mangues] peut avoir des répercussions néfastes sur les conditions de vie des ménages" vivant dans les principales zones de production de ce fruit, signale l'Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), un espace de réflexion dédié aux politiques agricoles et rurales au Sénégal et en Afrique de l'Ouest.
L'État doit doter les producteurs de mangues d'un "fonds de commercialisation" pour les aider à écouler leurs récoltes de ce fruit rapidement périssable, propose l'IPAR dans un document intitulé : "Le Covid-19 et la chaîne de valeur mangue au Sénégal : effets, stratégies d'adaptation et recommandations".
Lire aussi : https://aps.sn/niayes-la-mouche-des-fruits-detruit-une-bonne-partie-de-la-production-de-mangues/
"Les prix fixés par l'État ne sont pas respectés par la clientèle", déplore l'Initiative prospective agricole et rurale dans ce document publié en 2020.
Les horticulteurs des Niayes déplorent aussi le manque d'eau, une denrée dont ils ont besoin en grande quantité pour entretenir leurs plantations.
"L'État doit nous aider à disposer d'eau en quantité suffisante, ce qui fait mûrir les fruits et légumes avant l'hivernage, une période propice à la prolifération de la mouche des fruits", ajoute M. Thiam en faisant allusion à la destruction des plantes par cet insecte.
"Les Niayes, qui sont d'anciennes vallées et dépressions interdunaires, constituent aujourd'hui la principale zone de production horticole du pays", signale l'IPAR dans le document déjà indiqué.
Selon ses chercheurs, cette partie du pays concentre plus de 60 % de la production horticole du pays et 80 % des exportations de fruits et légumes.
"C'est une zone dont le potentiel nécessite une abondance de la nappe phréatique afin de permettre aux matières horticoles de satisfaire leurs besoins en eau et d'exploiter un plus grand volume du sous-sol", souligne l'Initiative prospective agricole et rurale.