Les enseignants du territoire de Pangi, dans le Maniema, ne veulent pas que le transfert d'argent via mobile money soit utilisé comme moyen de paiement de leurs salaires.
Dans une déclaration rendue mardi 5 mars, ils soutiennent que ce mode de paiement, imposé selon eux par la Caritas Kasongo, les pénalise.
Selon le représentant permanent du SYECO dans le territoire de Pangi, Katabi Kambili Émile, pour toucher le salaire via le transfert mobile, les enseignants sont obligés de parcourir plusieurs kilomètres de distance.
Certains, poursuit-il, sont contraints d'abandonner seuls leurs enfants à la maison.
Le permanent du SYECO-Pangi qualifie même de "satanique" la méthode de paiement adoptée par la Caritas Kasongo :
"Pour nous c'est un accord de gré à gré que le directeur de la Caritas à signer avec M-Pesa. Pour nous c'est un accord purement satanique parce que ça met en péril le système éducatif du Congo en général. Quand la Caritas lance la paie, ça prend plus d'un mois en train seulement de payer. Il y a des doublons, des omissions volontaires, il y a l'opération retour pour être payé à temps, il y a parfois absence des frais de fonctionnement ».
Toujours d'après le représentant du syndicat des enseignants à Pangi, le paiement par voie de transfert mobile fait perdre aux enseignants des jours de classe dans l'année.
Sur 222 jours de classe requis pour une année, certains enseignants de Pangi ne font que 150 jours, affirme Katabi Kambili Émile.
Chaque fin du mois, ils sont obligés de se déplacer quelques jours vers des lieux où le réseau mobile est capté pour pouvoir toucher leurs salaires auprès des tenanciers des cabines téléphoniques.
Radio Okapi n'a pas pu joindre le directeur de Caritas Kasongo pour avoir sa version des faits.