Madagascar: Tropy Jeannette - Une première pour « Fitia maro loko » à l'Ifm

Une heure trente de spectacle, « Fitia maro loko » de la Tropy Jeannette pour le 10 mars à 15 h à l'Ifm Analakely est une « sur-adaptation ». « Nous allons prendre plusieurs chansons, issues des pièces comme "Sangy mahery", "Tranokala", "Voromailala" et d'autres. Ensuite, tout cela donnera une pièce que nous avons donné le titre "Fitia maro loko" », explique Tsiory Ravaloson, metteur en scène de la troupe. Pour les chanceux et les chanceuses, elle sera donc jouée pour la première fois à l'Ifm dimanche. Tsiory Ravaloson concède, « C'est vrai que c'est une scène inhabituelle pour nous, depuis toujours cependant, la troupe élargit ses horizons... Nous allons jouer les chansons, il n'y aura pas de dialogue », ajoute le metteur en scène.

Sur les planches, il y aura un piano, c'est la tradition, et une quinzaine de comédiens et de comédiennes. Un cocktail habituel pour peindre cette fresque musicale. Plongeant dans l'Antananarivo de la période coloniale, « Sangy Mahery » (Rodlish) date de 1931. D'ailleurs, la Tropy Jeannette est née en 1929, pendant que les Américains pataugeaient dans la crise. Le théâtre pratiqué par les Malgaches de cette époque se rapprochait beaucoup de la « Commedia dell'arte », Molière s'en était aussi inspiré. Venu de l'Italie du XVIème siècle.

Summum du « people » et des paillettes, la version malgache de ce genre italien avait aussi un côté subversif. Surtout, quand les colons envoyaient des espions pour scruter les pièces et trouver un quelconque élément pour incriminer les auteurs comme Andrianary Ratianarivo, Rakoto de Monplaisir et d'autres. En 1953, l'administration française a fini par détruire le théâtre municipal d'Ambatovinaky. Pour des raisons urbanistiques, politiques pour d'autres. Bon gré malgré, le théâtre malgache a survécu jusqu'à aujourd'hui et des centaines de pièces ont traversé les âges et les générations. Ce gala de chant théâtral ouvrira le programme du mois « Temps fort théâtre » de l'Ifm.

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