Ile Maurice: Motion de censure et nouvelle secousse

Après la révocation de l'ancien président du conseil de district de Flacq, une nouvelle secousse ébranle les fondements de l'administration locale. Cette fois-ci, c'est le vice-président, Kavindranath Seetohul, qui se retrouve sous le feu des critiques et une motion de censure déposée contre lui hier par des conseillers du district.

Les décisions prises par le président du conseil de district de Flacq continuent de susciter des débats houleux et des reproches acerbes. Les conseillers disent ne pas être satisfaits des agissements du vice-président lors des comités. Dans une déclaration, Chandradev Bundhoo, le président, souligne que le vice-président n'a plus sa place au sein du conseil et qu'il doit partir.

Cette motion de censure intervient dans un contexte de lutte pour le pouvoir et de rivalités entre différents clans politiques, avec des manoeuvres visant à évincer les proches du MSM, le parti majoritaire. Une lettre sera envoyée au ministre des Collectivités locales Anwar Husnoo pour demander la révocation de Kavindranath Seetohul et l'élection d'un nouveau vice-président.

La raison principale invoquée pour cette motion de censure est que le vice-président ne bénéficie plus du soutien d'une majorité au sein du conseil. Il s'agirait donc d'une tentative délibérée pour maintenir le contrôle de l'équipe en place. Les conseillers expriment également leur désaccord quant aux actions de Kavindranath Seetohul. Interrogé à ce sujet, Kavindranath Seetohul rejette ces accusations, les qualifiant de manoeuvres calculées visant à ternir sa réputation. Il insiste sur le fait qu'il a toujours rempli ses fonctions avec intégrité et impartialité, et qu'en tant que conseiller, il se doit d'écouter tous les avis et de traiter tout le monde de manière équitable. Cependant, il reconnaît que ses actions dérangent certains, qui ont leur propre agenda politique.

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Cette nouvelle crise politique au sein du conseil de district de Flacq met en lumière les tensions persistantes et les rivalités politiques qui animent la scène depuis quelque temps déjà. Par ailleurs, le conseil de district est plongé dans une autre crise de gouvernance, exacerbée par l'éviction controversée d'un terrain à Quatre-Cocos, transformé en parcours de jogging sous l'ancienne présidence de Ravi Jugoo. Avec l'arrivée du nouveau président Chandradev Bundhoo en décembre dernier, des questions persistent sur les décisions prises depuis 2020. Certains conseillers suggèrent que des fonds du Covid Fund auraient été utilisés de manière inappropriée pour ce projet, au détriment d'autres priorités du conseil.

Des accusations d'abus de pouvoir et de non-respect des procédures légales sont également soulevées, notamment concernant l'installation d'un système d'éclairage et l'utilisation des fonds alloués. L'implication de Ravi Jugoo, également conseiller du village de Quatre-Cocos, ainsi que sa nomination controversée en tant que président de l'Outer Islands Development Corporation, ajoutent à la tension politique et aux préoccupations quant à la bonne gouvernance.

Ainsi, nous apprenons que lors d'une réunion du conseil le 29 février dernier, cette affaire avait été soulevée et celui-ci voulait porter plainte auprès de la commission anticorruption. Or, le vice-président aurait demandé aux conseillers d'attendre le retour de Ravi Jugoo, qui était à Agalega, pour avoir sa version des faits avant d'aller de l'avant. Cette manoeuvre n'aurait pas plu aux conseillers, d'où la décision de venir en avant avec la motion de censure une semaine après.

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