Le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont présenté mardi à Kinshasa de nouveaux chiffres alarmants. Cette année, environ environ 40 millions de personnes, soit 40% de la population congolaise, sont confrontées à une insécurité alimentaire de niveau modéré à sévère. Une situation préoccupante qui appelle, disent les agences des Nations unies, à une action urgente.
Comme le soulignent les chiffres du PAM et de la FAO présentés mardi 5 mars à Kinshasa, en République démocratique du Congo, parmi les personnes qui ont besoin d'une intervention la plus urgente, il y a environ 16 millions de Congolais qui se trouvent dans une situation d'insécurité alimentaire chronique sévère.
L'analyse, qui a porté sur 90 agglomérations, révèle que seule la ville-province de Kinshasa échappe à cette tendance alarmante. Elle est classée en « insécurité alimentaire légère », avec près de 12 millions de personnes, soit 85 % de sa population, concernées.
Le rapport pointe du doigt les conflits et les violences armées persistants, notamment dans l'est du pays, comme facteurs contribuant de manière significative à cette crise alimentaire. Les maladies, telles que les épidémies humaines ou celles transmises par les animaux, ainsi que les invasions contre les cultures, aggravent également la situation.
Chute du pouvoir d'achat des ménages congolais
Ces crises multiformes perturbent les systèmes alimentaires, avec des conséquences sur les productions agricoles et les moyens de subsistance.
De plus, la faible production agricole, ainsi que la dépréciation monétaire face à la devise américaine - le dollar -, contribuent à l'effondrement du pouvoir d'achat des ménages, dans un contexte de pauvreté généralisée.
Le 20 février dernier, l'ONU, le gouvernement congolais et la communauté humanitaire avaient conjointement lancé un appel à la mobilisation de 2,6 milliards de dollars pour financer le plan de réponse humanitaire pour l'année 2024.