Congo-Kinshasa: Les oubliés du Nord-Kivu

communiqué de presse

La situation humanitaire en République démocratique du Congo (RDC) s'est fortement dégradée du fait des conflits armés et d'autres situations de violence, notamment dans l'est du pays. Notre rapport fait le point.

Au cours des derniers mois, la situation s'est dramatiquement détériorée, notamment dans la province du Nord-Kivu, où l'activisme des groupes armés ainsi que les opérations militaires menées pour les contrer, ont atteint des niveaux alarmants.

Dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, au sud de la province, les affrontements entre différents acteurs armés, dont l'armée congolaise et le Mouvement du 23 mars (M23), ont récemment ressurgi, entraînant des conséquences humanitaires dévastatrices pour la population civile. Cette flambée de violence a causé des pertes en vies humaines, des blessures, des déplacements massifs de populations et a entravé l'accès aux services sociaux de base.

Le bilan humanitaire et médical des violences est effroyable. La mort et les blessures sont une réalité quotidienne. Depuis l'intensification des combats, les personnes blessées par arme affluent régulièrement à l'hôpital CBCA Ndosho soutenu par le CICR et situé à Goma, la capitale du Nord-Kivu.

En 2023, le CICR a enregistré plusieurs événements portant atteinte à l'accès aux soins de santé, dont la majorité ont eu lieu à Goma. La majorité de ces actes de violence à l'encontre des services de santé impliquent l'intrusion d'hommes armés dans les établissements de santé et des situations dans lesquelles le personnel de santé est contraint d'enfreindre les règles d'éthique médicale ou d'autres règles protégeant les blessés et les malades. Le respect et la protection des soins de santé sont au coeur des préoccupations du CICR et de son dialogue avec les porteurs d'armes.

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Garuka Furaha, 45 ans, est déplacée à Sake depuis trois mois. Elle a été admise à l'hôpital CBCA Ndosho le 12 février 2024. Elle nous raconte :

« Depuis la colline que l'on voit du camp, on entendait des affrontements depuis le matin. Soudain, vers 14 heures, une bombe est tombée dans le camp. Certaines personnes sont mortes et d'autres, comme moi, ont été évacuées ici en bus, dans la soirée. Un éclat m'a crevé l'oeil droit et blessé à l'épaule. J'ignore où se trouvent mes autres enfants. Je sais seulement que ma fille de 16 ans a aussi été blessée au cou. J'estime que j'ai de la chance même s'il ne me reste qu'un seul oeil, car certains sont morts et d'autres ont été amputés.»

Si les personnes ont tendance à fuir vers Goma ou d'autres grandes villes, certaines se retrouvent coincées dans des zones forestières très enclavées. Seulement 20% des personnes déplacées accèdent à des camps où elles peuvent recevoir l'aide d'organisations humanitaires. Les autres, accueillies par la population locale qui ploie elle-même sous le poids immense d'années de violence, bénéficient difficilement de l'aide humanitaire, qui a du mal à leur parvenir faute d'accès sécurisé ou du fait d'obstacles logistiques.

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