Bien que leur mandat ait expiré suite aux élections de décembre 2023, les 16 députés nationaux représentant les territoires de Rutshuru, Masisi dans le Nord-Kivu, et Kwamouth, dans la province de Mai-Ndombe, resteront en fonction jusqu'à l'organisation des élections législatives dans ces régions. Un arrêt en ce sens a été prononcé par la Cour constitutionnelle mardi. Pour rappel, l'insécurité dans ces zones avait empêché la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de mener à bien les scrutins en décembre dernier. Insécurité qui affecte toujours ces régions de la RDC.
Face à une grave escalade de violence dans les territoires de Masisi, Rutshuru, et Kwamouth, la CENI planifie prudemment l'identification et l'enrôlement des électeurs du 1er au 20 juillet 2024.
Cette décision est cependant conditionnée par l'attente d'autorisation et de garanties sécuritaires du gouvernement pour le personnel, les électeurs et le matériel électoral, en raison de la situation sécuritaire précaire.
Particulièrement à Kwamouth, dans la province du Maï-Ndombe, où des affrontements intercommunautaires entre les Yaka et les Teke ont causé depuis 2022 la destruction de presque la moitié des villages et la mort de centaines de civils, selon des experts des Nations unies. La présence de la milice Mobondo, qui a renforcé ses capacités offensives et organise désormais des attaques de nature militaire, complique davantage la situation.
Masisi et Rutshuru ne sont pas épargnés par la violence, avec le M23 qui continue à se renforcer militairement.
La situation est davantage compliquée par la présence confirmée de soldats et de matériel militaire rwandais sur le territoire congolais, ce qui représente un défi supplémentaire pour la tenue des élections à court terme, selon une source gouvernementale.
Pour sa part, la CENI, tout en se préparant à se déployer, souligne l'importance de la sécurité pour mener à bien le processus électoral dans ces conditions difficiles.