Madagascar: Secteur extractif - Les réformes donnent de bons résultats

Le contexte est difficile pour le secteur extractif à Madagascar et à l'international. Toutefois, les réformes entreprises dans ce domaine portent leurs fruits.

La relance du secteur minier est encore à ses premiers balbutiements. Toutefois, malgré une conjoncture économique difficile, notamment pour les grandes industries extractives du pays, certaines réformes entreprises dans ce domaine d'activité commencent à porter leurs fruits.

En se référant aux chiffres fournis par le ministère des Mines, la valeur d'exportation des produits miniers déclarés a considérablement augmenté pour 2023. Elle se chiffre à 6 033 milliards d'ariary. Le taux de rapatriement de devises a également suivi le rythme avec un total de 81,43%. Bien que ces chiffres pris à part semblent dérisoires, cela joue un rôle considérable sur l'équilibre des échanges et le marché des devises.

Surtout dans le cadre d'une économie flottante où plusieurs facteurs jouent un rôle déterminant. Il faut le dire, c'est une avancée dans la bonne direction, dans un contexte où le pays mise sur l'assainissement et la mise à profit du secteur minier pour le développement du pays. Olivier Herindrainy Rakotomalala, ministre des Mines, a souligné l'importance des réformes entreprises pour relancer le secteur minier lors de son intervention mardi à la télévision nationale.

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Prenant l'exemple du secteur aurifère où les exportations légales viennent de reprendre, il atteste que l'or est une ressource de valeur. «Actuellement, l'once soit 31,1 grammes d'or affiné, suivant les exigences du London Bullion Market Association, vaut 2 080 dollars, soit 66 dollars le gramme. Ce qui fait en sorte que si nous produisons une tonne d'or affiné, cela vaudrait dans les 66 millions de dollars. Si le rapatriement de devises est effectif et que si nous produisons une quantité similaire en un mois, ces devises vont venir rééquilibrer la balance commerciale du pays», évoque-t-il.

Formalisation

Justement, il ne serait pas juste question de miser sur le cheval gagnant dans la course au développement, il s'agit aussi d'assurer un avenir pour le potentiel minier du pays. Faut-il rappeler que la balance commerciale du pays, «traditionnellement déficitaire» selon certains économistes, enregistrait en 2022 un déficit de 870 millions de dollars. «Si les objectifs fixés par l'État sont atteints, en particulier celui d'exporter quinze tonnes d'or par an, l'or à lui seul pourrait rééquilibrer la balance commerciale du pays», affirme Olivier Rakotomalala.

Les réformes entreprises, outre la refonte du code minier, sont nombreuses. Il s'agit entre autres de mesures d'assainissement et d'accompagnement des opérateurs miniers ainsi que de la formalisation des activités minières. La réforme de la loi sur les grands investissements miniers (LGIM) est également à prévoir cette année si l'on suit la logique et les recommandations d'institutions telles que le Fonds Monétaire International qui avait soutenu lors de la quatrième revue de la Facilité élargie de crédit (FEC) que «la loi de 2005 sur les grands investissements miniers, qui a instauré un régime spécial pour les grandes exploitations minières, devra être révisée conformément au nouveau code minier».

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