Vingt-cinq agents de la Commission Nationale de Contrôle des Armes Légères de Petits Calibres (CNC-ALPC), antenne de Beni au Nord-Kivu, dont six femmes, ont suivi une formation sur le marquage et le traçage des armes légères et munitions illicites, du 27 au 29 février 2024.
Cette formation a été organisée par la Section DDR-RR (Désarmement, Démobilisation, Réintégration, Rapatriement et Réinstallation des ex-combattants) et la Cellule de Conseil, de Surveillance et de Gestion des Armes et Munitions ainsi que des Ressources Naturelles (WAMNRMAC), anciennement la Cellule d'Embargo sur les armes de la MONUSCO.
L'objectif est d'aider à mieux lutter contre l'insécurité dans la région de Beni, qui est une cible récurrente des attaques des groupes armés, ainsi que de lutter contre la prolifération illicite des armes légères.
Une arme renseigne un certain nombre d'informations qui permettent son traçage ou son identification. Il s'agit notamment du numéro de série, des insignes de l'usine de fabrication, du marquage par le pays d'utilisation, de la forme de certaines pièces mobiles, etc. Grace à cette formation, les agents de la CNC-ALPC ont acquis des techniques et connaissances de traçage des armes et munitions de petits calibres, ce qui va permettre de mieux contrôler la circulation illicite de ces engins de mort dans la région.
Sur le plan pratique également, ces agents ont été formés à la sécurisation des armes ainsi qu'à la documentation et l'entreposage des armes et munitions de petits calibres. Ils sont désormais en mesure d'identifier toutes les informations permettant de retracer le parcours d'une arme depuis le lieu et le moment de sa fabrication.
Cette formation fait partie du programme de renforcement des capacités de la CNC-ALPC, l'agence de l'Etat congolais en charge de la gestion globale des armes légères et de petits calibres. Par armes légères et de petits calibres, on entend les révolvers, pistolets, mitrailleuses légères, lance-roquettes, lance-grenades, mortiers de calibre inférieur à 100 mm, etc.
Christelle Safari, une des participantes, témoigne de tout le bénéfice qu'elle a tiré de cette formation :
« Nous avons appris beaucoup de choses. Nous nous sommes familiarisés avec les différentes sortes d'armes. J'ai compris qu'il y a plusieurs sortes d'armes et leurs origines. Je suis maintenant capable d'identifier une arme et faire son marquage ; d'aller sur le terrain et de savoir que l'arme provient de tel ou tel pays et aussi, de savoir si l'arme est illicite ou pas. Avant, j'avais du mal à le faire, mais maintenant, j'en suis capable grâce à cette formation. »
Pour Gervais Kambale Kasonia, un autre participant, cette formation est arrivée à point nommé, dans une zone touchée par l'activisme des groupes armés. Il estime que désormais, la sécurité pourrait s'améliorer dans la ville de Beni : « Dans le passé, nous étions ignorants en la matière. Maintenant, nous sommes outillés convenablement et nous avons allié la théorie à la pratique. Nous pensons que la sécurité dans la ville va améliorer. Nous serons professionnels car auparavant, nous travaillions sans aucune notion. »
Le mardi 5 mars, la même formation a été organisée au profit des agents de la Commission Nationale de Contrôle des Armes Légères et Petits Calibres de Butembo.
Rappelons que les participants ont également été sensibilisés par le Bureau Conjoint des Nations unies aux Droits de l'homme de la MONUSCO aux notions fondamentales des Droits de l'homme, aux techniques de monitoring des violations des droits de l'homme, mais aussi à la politique de diligence voulue en matière des Droits de l'homme en situation de conflits armés dans le contexte de l'état de siège, régime d'exception en place dans les deux provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.