Plus de trois cents personnes ont été blessées par balles et éclats de bombes à Goma et ses environs au cours du seul mois de février, a dénoncé ce mercredi 6 mars Robert Martini, le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) lors d'une visite à l'hôpital CBCA Ndosho à Goma. Cet établissement reçoit, avec le soutien du CICR, les blessés de guerre.
Robert Martini a condamné la non-protection « inacceptable » des civils et la prise à partie de ces derniers pendant les affrontements au Nord-Kivu.
Parmi ces victimes, 40% sont des civils, a-t-il indiqué, insistant sur la nécessité de réduire les souffrances humaines :
« Ce que j'ai vu pendant cette visite, c'est vraiment un aperçu très bref de l'ampleur d'une catastrophe humanitaire extrêmement préoccupante. Et nous assistons vraiment à une crise de protection de grande ampleur à laquelle fait face la population civile. Nous sommes en train de plus doubler notre capacité de réponse opérationnelle ; dans certaines activités nous la triplons. Mais le point le plus essentiel ici c'est que la manière la plus efficace de réduire les souffrances humaines dans les situations des conflits armés reste le respect du droit international humanitaire par les parties au conflit ».
Par ailleurs, Robert Mardin a dit être venu à Goma pour « rappeler les règles très claires du droit international humanitaire, qui consistent à ce que les belligérants prennent toutes les précautions pour protéger les civils, fassent clairement la distinction entre les objectifs militaires et les populations civiles et aussi les infrastructures civiles et aussi observent le principe de proportionnalité, par exemple, en évitant l'usage d'armes explosives dans des zones densement peuplées... »
Il s'est rendu aussi dans le camp des déplacés de Lushaga, où 40 000 personnes sont arrivées ces dernières semaines, à la suite de récents affrontements autour de Sake. Il a dit avoir été témoin d'une « souffrance insoutenable » et promis de porter la voix des millions des déplacés du Nord-Kivu auprès des décideurs.
En effet, le CICR facilite l'accès à l'eau potable aux milliers des déplacés autour de Goma. Il travaille aussi sur l'assainissement des sites afin de réduire les risques de propagation des maladies d'origine hydriques dont le choléra.
Mais, au regard de l'immensité des besoins, le directeur général du CICR promet de poursuivre le plaidoyer auprès des donateurs.