A un jour de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme, Radio Okapi s'intéresse à la résilience des femmes déplacées de Beni (Nord-Kivu). Ces dernières se sont lancées dans de petites activités génératrices de revenu pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Arielle Kavira est mère de cinq enfants. Il y a trois ans, elle avait fui son village à Djugu en Ituri à la suite de l'activisme des groupes armés. Aujourd'hui, avec un capital de 40 000 francs congolais (environ 15 USD), elle vend des légumes au marché Mayangose de Beni pour subvenir aux besoins de sa famille :
« Comme femme déplacée, je vis moyennant de petites activités de commerce. Je vends tout ce que je trouve. Par exemple, j'achète en gros un fagot de sombé (feuilles de manioc) à 1 500 francs congolais que je revends à 2 000 francs pour bénéficier de 500 francs congolais, c'est ce qui m'aide à prendre en charge mes enfants. J'étais arrivée à Beni mains vides. Je suivais mes voisins aux champs et ils me payaient 5 000 francs par jour. Aujourd'hui, j'ai un capital de 40 000 francs congolais. Mon époux n'a pas de travail ».
Cette résilience permet à plusieurs de ces femmes déplacées d'assurer également la scolarité de leurs enfants.
Marie-Jeanne Kavira, 50 ans révolus, avait fui la localité de Lwemba, il y a trois ans. Elle vend des ustensiles de cuisine au marché Kilokwa de Beni :
« J'ai commencé ce travail à mon arrivée à Beni. D'autres femmes m'avaient prêté 30 dollars américains. Grâce à ce petit commerce, je prends en charge ma famille, je scolarise mes enfants et je paye le loyer ».
Toutefois, ces femmes déplacées plaident pour le retour de la sécurité dans les régions de Beni et de l'Ituri touchées par l'activisme des groupes armés, pour qu'elles regagnent leurs milieux.