Burkina Faso: La justice ordonne la remise en liberté de l'avocat Guy-Hervé Kam

Au Burkina Faso la justice vient d'ordonner, ce jeudi 7 mars, la mise en liberté immédiate de l'avocat Guy-Hervé Kam. Interpellé par des hommes en civil le 24 janvier dernier à l'aéroport de Ouagadougou, ce n'est que cette semaine que l'agent judiciaire de l'État a fait savoir que l'avocat et homme politique est poursuivi dans une affaire « d'atteinte à la sureté de l'État », pour avoir essayé de mobiliser les étudiants et les chefs coutumiers.

Selon ses avocats, l'interpellation de Maître Guy-Hervé Kam n'avait respecté aucune procédure. Et d'après le juge du tribunal administratif, sa détention porte atteinte à la liberté fondamentale de l'avocat. Depuis le 24 janvier, le co-fondateur du Balai Citoyen est maintenu à l'isolement sans que ses avocats ne puissent lui rendre visite.

Ceux-ci se disent satisfaits de cette décision, motivée par le « droit », selon Maître Prosper Farama. « Ce qui est demandé pour Guy-Hervé Kam, ce n'est pas l'impunité mais le respect de ses droits », a-t-il déclaré.

La défense de Guy-Hervé Kam souligne que si l'État burkinabè a quelque chose à reprocher à son client, « ces accusations doivent être menées dans une procédure normale, qui respecte les normes prévues par nos textes ».

Décisions de justice pas toujours mises en oeuvres

On ignore si l'État compte faire appel de cette décision, ou bien se conformer au jugement et libérer le leader du mouvement politique Sens.

L'expérience récente montre qu'au Burkina Faso, les décisions de justice ne sont pas toujours appliquées. En novembre dernier, le même tribunal avait ordonné la libération de l'homme d'affaire Anselme Kambou, sans effet.

En décembre, le même tribunal avait invalidé les réquisitions militaires de Rasmané Zinaba et Bassirou Badjjo du Balais Citoyen, ce qui n'a pas empêché ces deux hommes d'être interpellés en février dernier, selon un mode opératoire typique, qui rappelle la façon dont certains burkinabés sont enrôlés de force dans l'armée.

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