Dakar — L'ONG Article 19, à travers son directeur au Sénégal et en Afrique de l'ouest, a plaidé, jeudi, pour un accès à l'information sanitaire afin de permettre aux citoyens de comprendre davantage les politiques de santé mises en oeuvre par les pouvoirs publics.
"Nous demandons aux autorités de libérer davantage l'information sanitaire pour que les citoyens puissent comprendre les politiques de santé et c'est à la responsabilité des autorités de mettre cette information à la disposition des citoyens", a déclaré Alfred Bulakali.
Il prenait part à l'atelier de formation et de sensibilisation des journalistes et bloggeurs sur la production d'articles d'investigation axé sur la transparence des finances liées à la sécurité sanitaire et à la promotion d'un accès équitable aux vaccins au Sénégal.
De l'avis de M.Bulakali, les populations doivent comprendre les mécanismes de participations qui leurs sont garanties c'est-à-dire le devoir des autorités de divulguer cette information et d'éduquer la population.
Aussi, ajoute t-il, "les citoyens doivent aussi avoir des comptes sur comment c'est fait et c'est leur rôle".
D'après le directeur régional d'Article 19 Sénégal, il s'agit d'une responsabilité des autorités de pouvoir mettre à la disposition des citoyens cette information à travers les canaux officiels, les médias mais aussi à travers un échange direct avec le public.
"L'Etat aussi s'est fixé des objectifs et il faut les atteindre", a-t-il précisé.
La santé est un droit pour les citoyens et un service public que l'Etat doit garantir à toutes les populations, a-t-il rappelé.
"Le fait qu'il y a un détenteur d'obligations et un détenteur de droits signifie qu'il faut qu'il y ait un pont qui permet la participation des uns et des autres à la définition des politiques sanitaires", a estimé M. Bulakali, soulignant qu'il "y a un suivi de l'approvisionnement de ces services, de l'usage des ressources affectées aux services de santé".
Concernant l'accès à l'information sanitaire au Sénégal, le directeur d'Article 19 pour le Sénégal et l'Afrique estimé qu'il y a beaucoup à faire, parce qu'il y a beaucoup de paramètres à couvrir".
S'agissant de l'information sanitaire, il faut que les citoyens soient sensibilisés sur les droits qui sont les leurs. Ils doivent aussi être sensibilisés et informés sur l'accès aux soins, la protection contre certaines maladies, a-t-il recommandé.
De plus, il faut que le citoyen sache comment est gouverné le secteur de la santé, les services sociaux. "Qu'est-ce que l'Etat a prévu ? Quelles sont les ressources qui sont allouées à ce secteur? Comment elles ont utilisées ? Ainsi à ce moment, il doit pouvoir demander des comptes pour les communautés respectives, pour les ménages et pour l'ensemble du pays", a -t-il préconisé.
Il estime que les médias "ont des rôles à jouer dans ce sens", car "ils constituent les vecteurs de l'information qui donnent cette possibilité aux citoyens de s'informer d'abord mais aussi de pouvoir dialoguer avec les détenteurs d'obligations".