La Mauritanie et l'Union européenne (UE) ont signé et rendu publique, jeudi 7 mars à Nouakchott, une déclaration conjointe (non contraignante juridiquement) établissant le renforcement d'un partenariat sur les migrations. Les points concernant notamment la gestion et la lutte contre la migration irrégulière étaient très attendus par l'opinion publique, après avoir fait l'objet de spéculations sur les réseaux sociaux. Spéculations démenties à plusieurs reprises par le gouvernement. Les détails du document public.
D'après la feuille de route annexée à la déclaration, cinq thématiques autour de la migration feront l'objet d'une concertation : un chapitre pour faciliter la cohésion sociale des jeunes à travers des opportunités socio-économiques, un autre pour accompagner la Mauritanie à répondre à l'afflux de réfugiés et soutenir les communautés qui les accueillent, ou encore un pour soutenir la mobilité des étudiants en améliorant par exemple les procédures de délivrance de visas.
Mais il y a aussi des chapitres très attendus, comme ceux concernant la lutte contre l'immigration irrégulière et le trafic de migrants, ou celui concernant la gestion, la surveillance et le contrôle des frontières. Jean-Marc Dewerpe, chef de la coopération de la délégation de l'Union européenne en Mauritanie :
« Combattre et poursuivre les réseaux de passeurs des migrants et les réseaux de traite des êtres humains, y inclus à travers des enquêtes concertées. Renforcement des moyens et les capacités des autorités responsables de la gestion des frontières. Renforcer les opérations en matière de recherche et de sauvetage. Faciliter le retour de ceux qui n'ont pas le droit de rester tout en respectant les droits humains. »
Concernant les retours en Mauritanie, le document ne mentionne que le retour potentiel « des Mauritaniens en séjours irrégulier en Europe ». Une précision importante selon Abdessalam Ould Mohamed Saleh, ministre de l'Économie : « J'affirme ici que la Mauritanie ne sera jamais la patrie (alternative) des migrants illégaux étrangers. Nous ne les recevrons pas, ne les abriterons pas et ne leur accorderons pas la citoyenneté. »
Dans le cadre du renforcement de ce partenariat, plus de 210 millions d'euros devraient être alloués d'ici la fin de l'année.