Dakar — Le grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, a préconisé, jeudi, le vote en urgence d'une loi introduisant une disposition transitoire permettant de réduire la durée de la campagne électorale, partant, d'écarter toute possibilité de nullité de l'élection présidentielle fixée au 24 mars.
"Nous avons en mode +fast-track+ voté la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire, adopté une loi d'amnistie dans les mêmes conditions. Nous devrions pouvoir convoquer en urgence l'Assemblée nationale et introduire une disposition transitoire permettant d'écarter toute cause de nullité de l'élection présidentielle", a notamment dit le responsable de la communauté Lebou.
Intervenant lors d'une conférence de presse, l'autorité coutumière a expliqué l'introduction de la disposition transitoire en question permettra de raccourcir le délai de la campagne électorale et de délivrance de tous les actes administratifs relevant des compétences des gouverneurs et préfets dans la désignation des représentants de partis, des membres de la CEDA de même que ceux devant siéger aux commissions de recensement des votes.
Le Conseil constitutionnel qui avait arrêté la date du 31 mars pour la tenue de l'élection présidentielle s'est aligné jeudi sur celle du 24 décidée par le chef de l'Etat.
En fixant la date du 31 mars, le Conseil constitutionnel déclare n'avoir exercé ces prérogatives que par substitution, en vertu de son pouvoir de régulation, afin de pallier l'inertie de l'Administration et de satisfaire à l'exigence constitutionnelle de la reprise du processus électoral interrompu, en vue de la tenue du scrutin avant la fin du mandat présidentiel.
"Le consensus même s'il permet de régler une situation politique et sociale ne doit pas amener un Etat qui se réclame un Etat de droit comme le Sénégal à marcher sur ses lois et sa constitution", a averti M. Diop, un cadre de l'administration qui a été plusieurs fois nommé ministre.
Il a insisté sur le fait qu'organiser l'élection présidentielle dans les conditions actuelles, entrainerait fatalement une marginalisation, en agitant l'éventualité d'un rétrécissement de la campagne électorale prévue pour durer 21 jours conformément aux dispositions de la loi électorale.
"Nous en appelons à la prise de conscience des principaux acteurs à l'élection présidentielle", a-t-il dit non sans appeler le chef de l'Etat à œuvrer en faveur de l'organisation d'une élection apaisée afin de rehausser le prestige d'un Sénégal dans le concert des nations.