La Justice malgache persiste et signe et n'envisage pas de faire machine arrière par rapport à l'application de la loi prescrivant une peine de castration contre les auteurs des viols sur les enfants. Hier, en marge de la cérémonie d'inauguration du nouveau bureau de la direction régionale de la Sécurité publique dans la région Atsinanana, la Garde des Sceaux, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa, a déclaré que » Madagascar est un État de droit et la loi s'applique et doit être appliquée à tous ceux qui commettent ces actes de barbaries « . A l'entendre, les auteurs de viols n'auront pas le droit de choisir leur peine.
Travaux forcés
Par ailleurs, il n'y aura ni complaisance ni traitement de faveur. Dans la foulée, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa rappelle le principe de non-rétroactivité de la loi. » C'est le texte en vigueur au moment des faits qui s'applique « , a-t-elle expliqué. Et annonce au passage que cette loi sur les viols de mineurs a été promulguée le 26 février dernier, donc tous les cas de viols sur mineurs commis depuis cette date, notamment les récents viols ayant défrayé la chronique, vont être sanctionnés par une peine de travaux forcés à perpétuité assortie d'une castration.
Aucune exception
Dawilly et consorts ne pourront ainsi échapper à la castration, conformément à ce que prévoit la loi nouvellement promulguée. La Garde des Sceaux a tenu à afficher la détermination de la Justice à faire appliquer la loi. » Nous ne nous contenterons pas de proposer une loi, on est aussi déterminé à veiller à son application « , a-t-elle martelé. Et de soutenir au passage que » la Justice ne fait aucune exception vis-à-vis des textes en vigueur... Toutes les lois adoptées conformément aux étapes de la procédure législative doivent faire l'objet d'une application stricto sensu sur toute l'étendue du territoire de la République de Madagascar « .
Transparency International
À travers cette intervention médiatique, la ministre de la Justice répond, en quelque sorte, à l'ambassadrice de l'Union européenne, mais aussi à Transparency International Madagascar qui dénonce un « traitement cruel, inhumain et dégradant » et considère que cette loi est contraire aux dispositions constitutionnelles malgaches. La ministre Randriamanantenasoa les interpelle tout en soutenant que » les enfants victimes de ces actes barbares ont, eux aussi, des droits qu'il faut défendre en tant qu'être humains « . » Certaines victimes perdent la vie suite aux viols. C'était le cas notamment d'une petite fille de 2 ans qui a subi un viol, ici même à Toamasina. Pour ma part, j'ai déjà donné une instruction pour l'application à la lettre de cette loi contre les viols « , a-t-elle fait savoir.