Le patron des Nations unies (ONU) a réclamé, jeudi 7 mars au Conseil de sécurité, la mise en place d'un cessez-le-feu au Soudan pendant le mois sacré du ramadan. Antonio Guterres a appelé les généraux Abdel Fattah al-Burhane et Mohammed Hamdan Dogolo, dit Hemedti, à faire baisser les armes après près de 11 mois. Le conflit a fait des milliers de morts, créé l'un des plus importants déplacements de population de l'histoire avec 8 millions de Soudanais impactés, et plongé le pays dans une catastrophe humanitaire : la moitié de la population a besoin d'une assistance vitale.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé à faire honneur aux valeurs portées par le ramadan et a réclamé aux forces rivales au Soudan un cessez-le-feu pour toute la durée de la fête musulmane, qui est attendue pour le 10 ou 11 mars. Cela alors que le « spectre de la famine plane » sur tout le pays.
Le patron de l'ONU a redit ses craintes que le conflit soudanais ne déstabilise l'ensemble de la région - du Sahel à la Corne de l'Afrique en passant par la mer Rouge. Et il s'est dit « alarmé » de développements qui risquent de « fragmenter encore plus profondément le pays, d'exacerber les tensions intra et intercommunautaires et d'aggraver les violences ethniques ».
Le Conseil de sécurité de l'ONU l'a entendu et un projet de résolution dans ce sens est en discussion, porté par le Royaume-Uni. Celui-ci pourrait être voté dès ce vendredi 8 mars, même si les représentants russe et chinois se sont montrés plus circonspects. L'ambassadeur soudanais a relayé en direct un message ambigu du général Abdel Fattah al-Burhane qui, d'un côté, a salué poliment l'appel du secrétaire général, mais de l'autre, ne pense pas que ce soit pragmatiquement réalisable, compte tenu des affrontements en continu sur le terrain.