Banjul — Le Fonds international de développement agricole (FIDA) a lancé aujourd'hui le Programme de gestion intégrée des risques climatiques en Afrique (AIRCM ): renforcement de la résilience des petits exploitants agricoles face aux effets des changements climatiques; ce premier atelier s'est tenu à Bajul, en Gambie.
Jyotsna Puri, Vice-Présidente adjointe responsable du Département de la stratégie et des savoirs du FIDA, y a participé aux côtés de plus de 60 personnes représentant les autorités publiques des pays hôtes ainsi que les partenaires de financement ou d'exécution. L'événement était présidé par Demba Sabally, ministre de l'Agriculture de la Gambie.
Ce nouveau programme est le fruit d'un partenariat entre le FIDA, la Banque africaine de développement (BAfD), la Mutuelle panafricaine de gestion des risques (ARC), le Fonds vert pour le climat (FVC) et le Programme alimentaire mondial (PAM) destiné à renforcer la résilience des petits exploitants agricoles face aux effets des changements climatiques dans sept pays du Sahel participant à la Grande Muraille verte: le Burkina Faso, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad.
Planifié sur six ans (2023-2029), ce programme AIRCM est doté d'un financement total de 143,4 millions d'USD réparti comme suit: un don du FVC s'élevant à 82,85 millions d'USD et des contributions sous forme de don de la part du FIDA (30,315 millions d'USD), de la BAfD (23 millions d'USD) et de l'ARC (7,239 millions d'USD).
Il s'appuiera sur les initiatives déjà financées par le FIDA dans la région, en cours ou terminées, et bénéficiera de synergies avec le programme régional soutenu par le FIDA dans les pays du G5 Sahel et au Sénégal, en cours d'exécution. Le programme AIRCM vise à renforcer la résilience et la capacité d'adaptation des petits exploitants agricoles et des communautés rurales et à développer l'action menée en ce sens.
Il permettra de restaurer plus de 70 000 hectares de forêts et de terres pastorales dégradées et de promouvoir une agriculture climato-compatible sur 200 000 hectares de terres. Il se distingue par son approche de gestion intégrée des risques climatiques, principalement appliquée à des cultures comme le millet, le maïs, le sorgho et les arachides, ainsi qu'au bétail. Il s'attachera également à promouvoir l'inclusion et la non-discrimination à l'égard des groupes défavorisés et vulnérables, comme les personnes handicapées, et accordera une attention particulière aux jeunes et aux femmes.
« Face aux nombreuses crises qui s'abattent sur des systèmes alimentaires fragiles, investir dans des solutions innovantes est un moyen de soutenir les populations pauvres ou très vulnérables des zones rurales. Par exemple, des technologies innovantes permettent de mesurer rapidement et précisément la santé des sols, une capacité essentielle dans la lutte pour la sécurité alimentaire à l'échelle mondiale, ou de déterminer les meilleures espèces à cultiver, la quantité d'engrais et d'eau nécessaire pour optimiser leur rendement et le meilleur moment pour les récolter », explique Jyotsna Puri. « En outre, la mise en place de systèmes d'alerte précoce permet aux petits exploitants d'anticiper les chocs climatiques. Enfin, leur accès facilité à des services financiers numériques et à des assurances contre les aléas climatiques et les pertes de récoltes renforce leur capacité à absorber ces chocs ».
Dans le monde, on recense plus de 500 millions de petites exploitations agricoles, qui produisent plus de 80% des denrées alimentaires dans certaines régions. Il s'agit pour la plupart de petites exploitations familiales, vulnérables face aux effets des changements climatiques. Dans la région du Sahel, l'agriculture est un pilier de l'économie: elle représente 40% du produit intérieur brut régional et environ deux tiers des emplois.
« Le Programme de gestion intégrée des risques climatiques en Afrique est en parfaite adéquation avec le plan national de développement de la Gambie ainsi qu'avec nos engagements en matière d'atténuation des changements climatiques et d'adaptation à ses effets. De surcroît, les différents acteurs et partenaires de développement impliqués ont déjà fait leurs preuves à l'occasion de précédentes collaborations; nous sommes ainsi convaincus que la mise en oeuvre de ce programme sera réussie et améliorera les moyens d'existence de nos populations », a déclaré Demba Sabally.
Les deux journées d'atelier ont permis à toutes les parties prenantes d'examiner et de discuter les objectifs et les activités du programme, ainsi que les diverses dispositions nécessaires pour en assurer une mise en oeuvre efficace, qu'elles concernent les aspects juridiques et financiers ou le suivi-évaluation. Le programme sera exécuté dans le cadre d'une collaboration entre les ministères de l'Environnement des différents pays, différents organismes publics, les ministères des États fédérés, le secteur privé, des ONG internationales et locales, ainsi que les communautés et les agriculteurs et agricultrices sur le terrain, représentés par des coopératives, des organisations et d'autres collectivités.