Tunisie: Enquête nationale élaborée par l'Institut national de la statistique (INS) sur les violences subies par les femmes - Quand les femmes alertent sur leurs souffrances

La violence morale avec ses deux composantes (psychologique et verbale) est le type de violence le plus fréquent (49,3% au cours des 12 mois précédant l'enquête), suivie de la violence sexuelle (15,6%), la violence économique (11,4%) et enfin la violence physique (5,3%).

Les résultats de la première enquête nationale sur la violence à l'égard des femmes élaborée par l'Institut national de la statistique (INS) ont révélé que 84,7% des femmes interrogées déclarent avoir été victimes, depuis l'âge de 15 ans, d'au moins un acte de violence (tous types confondus).

L'enquête nationale sur la violence à l'égard des femmes âgées de 15 à 74 ans a porté sur un échantillon de 11.610 ménages représentatif au niveau des grandes régions (District de Tunis, Sud-Est, Sud-Ouest, Centre-Est, Nord-Ouest et Nord-Est). L'objectif principal de cette enquête est de produire des indicateurs quantitatifs permettant de mesurer les manifestations de violence et leurs fréquences ainsi que l'identification des caractéristiques des femmes victimes et des auteurs des agressions.

Selon la même source, 57,1% ont signalé avoir vécu un épisode violent au cours des 12 mois précédant l'enquête réalisée fin 2022, et dont les résultats ont été présentés hier lors d'un workshop organisé à Tunis, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme correspondant au 8 mars de chaque année.

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La violence morale avec ses deux composantes (psychologique et verbale) est le type de violence le plus fréquent (49,3% au cours des 12 mois précédant l'enquête) suivie de la violence sexuelle (15,6%), la violence économique (11,4%) et enfin la violence physique (5,3%).

L'enquête a aussi indiqué que 14,4% des actes de violence durant les 12 mois précédant l'enquête ont été commis dans l'espace virtuel (réseaux sociaux, messageries...), précisant que ce type de violence (électronique) constitue un risque important pour les adolescentes (15/17 ans).

Les résultats de l'enquête ont aussi révélé que 42,7% des femmes mariées ou divorcées ou veuves ont subi au moins un acte de violence de la part de leur mari ou ex-mari.

Certaines caractéristiques de la population des femmes interrogées seraient plus associées à la prévalence de la violence, tous types confondus. Ainsi, durant les 12 mois précédant l'enquête, la violence aurait touché 73,7% des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans, 80% sont des étudiantes, 70% des femmes d'un niveau d'instruction supérieur, 63,2% des femmes qui travaillent, 67,4% des femmes célibataires et 59,7% des femmes du milieu urbain (51% des femmes du milieu rural).

Près d'un tiers des femmes déclarent avoir subi au moins un épisode de harcèlement sexuel durant les 12 mois précédant l'enquête, notamment sur internet.

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