À l'occasion de la journée internationale du droit des femmes, l'ONG Amnesty international (AI) publie un rapport sur les conditions de travail des femmes qui vivent du commerce transfrontalier informel. Quatre pays sont étudiés : le Malawi, la Zambie, le Zimbabwe et l'Afrique du Sud. En Afrique australe, le commerce transfrontalier informel, estimé à plus de 17,5 milliards de dollars par an, est pratiqué à 70% par des femmes, qui travaillent dans des conditions très précaires.
Harcèlement, confiscation des biens, corruption : la liste des difficultés surmontées chaque jour par les commerçantes transfrontalières du secteur informel est longue. Sur la route, ces femmes subissent des attaques, des vols, des violences sexuelles, notamment de la part des amagumagumas, soit des gangs criminels qui sévissent au Zimbabwe.
Aux frontières, ces commerçantes sont soumises à l'arbitraire absolu des douaniers, selon le rapport d'Amnesty international. Elles peuvent parfois attendre des heures avant de traverser ou bien se voir taxer leurs marchandises... quand elles ne sont pas tout bonnement confisquées. Le rapport documente aussi des abus de pouvoir allant jusqu'à l'exploitation sexuelle.
Dans le foyer, l'activité transfrontalière est génératrice de nombreux préjugés : les absences prolongées, doublées de la suspicion d'infidélités, provoquent des violences domestiques. Les commerçantes transfrontalières du secteur informel sont aussi totalement exclues de l'État providence et n'ont pas accès à la sécurité sociale ou à la retraite. Leur activité représente pourtant 30% à 40% du commerce en Afrique australe.