Le procès sur le trafic international de cocaïne s'est poursuivi jeudi 29 février au Pôle pénal économique et financier d'Abidjan. C'est l'ancien commandant de la brigade de lutte contre le banditisme de San Pedro, qui a été interrogé.
Petite lunettes noires sur le nez, chasuble orange frappé du mot « détenu », Dosso Karamoko dit avoir été muté à San Pedro, en fin 2021. Dès son arrivée dans la ville portuaire, il multiplie les contacts pour connaître les personnalités clés de la ville... C'est ainsi que César Ouattara, un co-accusé, l'introduit à Miguel Devesa, qui se présente comme le cerveau de cette affaire de trafic de drogue.
À la barre, Dosso Karamoko reconnait avoir reçu près de deux millions de FCFA, des batteries et un groupe électrogène pour ses projets personnels. Des dons qu'il qualifie de « gestes de gentillesse » de la part de cet entrepreneur espagnol.
Le commissaire de police était-il au courant des activités illicites de Miguel Devesa ? Que lui a-t-il promis en retour ? Pourquoi lui a-t-il mis à disposition un agent de police pour l'escorter jusqu'à Abidjan ? Face aux questions insistantes, le prévenu semble convaincre difficilement le Parquet et le tribunal, qui pointent du doigt une série de « curiosités » : « jamais dans nos conversations, nous n'avons parlé de drogue », rétorque le commissaire, qui nie tout lien dans cette affaire.
L'affaire remonte à avril 2022 : la police avait saisi deux tonnes de cocaïne à Abidjan et à San Pedro (sud-ouest). Une saisie record, qui avait permis d'interpeller plusieurs personnes dont des responsables locaux de la marine et de la police. Le procès a démarré le 22 décembre dernier. En tout, dix-neuf personnes et quatre sociétés sont poursuivies, notamment pour trafic international de drogue.