Au Cameroun, l'Alliance pour la transition politique (ATP), conduite par l'opposant Olivier Bile, dresse son rapport d'étape, deux mois après le lancement de cette offre politique. Celle-ci entend fédérer autour de l'idée d'une transition civile, au terme de l'actuel mandat du président Paul Biya. Et ceci dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. Un peu plus d'une trentaine de leaders politiques et associatifs ont ainsi été contactés. Au moins dix d'entre eux ont déjà marqué leur accord, selon la liste communiquée par l'ATP et de laquelle émerge aussi quelques curiosités.
Olivier Bile déclare avoir déjà les accords de principe de Joshua Osih et Cabral Libii, tous deux députés et présidents respectifs des partis SDF et PCRN. D'autres figures majeures du paysage politique et de la société civile du Cameroun, tel l'avocat Akere Muna ou Philippe Nanga de l'ONG Un monde à venir sont aussi de ce compte. Les discussions se poursuivent avec une quinzaine d'autres personnalités.
Un nom détonne
Et dans ce lot de leaders annoncés en discussion avec l'initiateur de l'ATP, un nom détonne, celui de Ayuk Tabe. Ce leader séparatiste anglophone purge en ce moment une peine d'emprisonnement à vie à Yaoundé pour sécession. Il est notoirement connu de l'opinion comme étant le président autoproclamé de la République de l'Ambazonie . Cet État virtuel regroupant les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Interrogé sur son adhésion à cette Alliance pour la transition politique, Anicet Ekane du Manidem dont le nom figure pourtant en bonne place dans le communiqué de l'ATP ne dément pas avoir été contacté par l'ATP mais dit n'avoir jamais rencontré Olivier Bile pour discuter avec lui du contenu de cette offre dont les contours, dit-il, sont assez « flous ».
Silence au MRC
Quid alors du MRC et de son leader ? Olivier Bile affirme avoir contacté Maurice Kamto lui-même et son allié Jean Michel Nintcheu. Les deux sont restés silencieux, avance-t-il. Maître Emmanuel Simh, l'un des vice-présidents du MRC justifie ce silence par le fait que le MRC en tant que parti politique n'a pas été saisi par les tenants de l'ATP. Il interroge par ailleurs l'opportunité d'une telle transition alors que le pays ne connaît pas de crise institutionnelle.
