À l'occasion du 8-Mars, dans le Sud-Kivu, les femmes ont organisé une journée de deuil symbolique dans les rues de Bukavu afin de réclamer la fin de la guerre dans la province voisine du Nord-Kivu, qui touche aussi le Sud-Kivu.
Vêtue de noir, sous une pluie battante, Mireille Ntumba est l'une des femmes qui a pris le micro devant le gouvernorat du Sud-Kivu. C'est elle qui a lu les demandes spécifiques des femmes : « Premièrement, à la communauté internationale : brisez le silence complice ! Prenez des sanctions concrètes à l'endroit des pays agresseurs et des seigneurs de guerre. Veillez au respect de la souveraineté de chaque État. Au gouvernement de la RDC : barrez la route contre toute tentative de balkanisation et luttez contre l'impunité. »
Elles viennent de tous les horizons : institutions étatiques et société civile... Elles demandent aux décideurs congolais de se désolidariser des groupes armés et de s'assurer que les minerais ne sont pas exploités illégalement. Le Sud-Kivu comme le Nord-Kivu n'échappe pas à l'insécurité et Jocelyne Migabo Nzirige, l'ancienne bourgmestre d'une commune, s'inquiète : « À Bukavu, nous connaissons aussi des cas d'insécurité, des cas de tueries et qui jusque-là ne sont pas documentés. Nous savons que le chef de l'État est au courant, mais nous voulons marteler davantage pour qu'il comprenne que nous ne sommes pas d'accord avec cette guerre. »
Les femmes congolaises souhaitent participer plus activement aux initiatives sur les processus de paix et de sécurité. Elles attendent aussi une représentation paritaire dans les nouvelles institutions gouvernementales de la RDC.
Cela fait plus de 30 ans que le corps des femmes de mon pays est utilisé comme arme de guerre.