Congo-Brazzaville: Marché financier - Un appel à plus de transparence sur les émissions des bons du Trésor

La concertation des Trésors publics d'Afrique centrale et les investisseurs s'est achevée le 8 mars, à Brazzaville, sur un appel à la redynamisation du marché financier communautaire. Les participants ont insisté sur la transparence et la sincérité des informations fournies au marché et aux Spécialistes en valeurs du trésor (SVT) composés principalement des banques commerciales.

La neuvième session du Cadre permanent de concertation des Trésors publics de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CPC-TP-Cémac) visait à faire un état des lieux des différentes techniques d'émission au sein de l'espace communautaire et de la participation des investisseurs. Le thème de ces assises, « Techniques d'émissions et amélioration du taux de participation des SVT », illustre l'engagement des acteurs financiers.

Dans un contexte de difficulté de mobilisation des financements internationaux et de réduction des ressources extérieures, a souligné le président du CPC-TP-Cémac, Gatien Ondaye Obili, la sous-région a dû se tourner vers le marché financier communautaire, combler le gap afin de permettre aux États de financer leurs projets de développement. Fin janvier dernier, l'encours s'établissait à 6 408,5 milliards FCFA, soit 9,2% du produit intérieur brut de l'ensemble de la zone Cémac.

La relance du marché financier de la Cémac implique qu'on puisse réduire les disparités entre les Trésors publics des six pays membres (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad). La stratégie envisagée consiste à mobiliser « des coussins de sécurité » pour repousser des souscriptions des banques jugées coûteuses, parce que la disparité réside dans le montant levé par chaque Trésor public et les coûts subis qui peuvent atteindre 10 à 15%.

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L'un des défis est de parvenir à renforcer la performance du marché financier en termes de couverture des besoins et de coût des ressources. « Pour réduire la disparité entre les Etats, la première chose c'est le comportement vertueux envers le marché, la sincérité des informations et le saut qualitatif vers la non accumulation des arriérés. Ces bonnes pratiques permettent à chaque Trésor public d'améliorer ses interventions sur le marché des titres publics et de lever des fonds suffisants », a estimé Gatien Ondaye Obili.

Le repli des souscriptions observé depuis juin 2018 inquiète la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), qui appuie les Trésors publics dans la réorganisation de leurs activités. Le directeur national Congo de la BEAC, Serge Dino Daniel Gassackys, a insisté sur la mobilisation du marché financier animé par un réseau de plus de 101 SVT, alors que les amortissements en capital et intérêts attendus des Trésors publics devraient atteindre 2514 milliards FCFA cette année.

Les participants ont, pour cela, proposé d'élargir davantage la base des investisseurs au niveau régional et international ; de maintenir un environnement macroéconomique stable et attractif ; d'améliorer la collecte de l'épargne et sa réallocation vers les projets d'investissement propices à la consolidation de croissance économique ; de renforcer le rôle pivot du marché dans la mobilisation et l'allocation des ressources, en plus de la crédibilité de la signature souveraine.

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