Afrique de l'Est: «Il y avait la guerre partout», le bouleversant témoignage de Rehema, réfugiée à Nakivale en Ouganda

En République démocratique du Congo (RDC), l'est du pays est en proie depuis près de trente ans aux conflits armés. Ces dernières années en particulier la province du Nord-Kivu.

Au Soudan, le pays est en guerre depuis près d'une année maintenant. Des violences qui provoquent régulièrement des mouvements de populations, notamment en Ouganda, pays qui a une politique d'accueil des réfugiés très favorable. Chaque semaine, de nouveaux réfugiés arrivent donc à Nakivale, l'un des plus grands et plus vieux camps du pays. L'un des défis est de scolariser tous ces enfants. Sur le terrain, les acteurs humanitaires en ont fait une des priorités surtout au secondaire. Ils encouragent notamment les jeunes femmes et même les jeunes mamans à retourner à l'école malgré les difficultés. RFI a rencontré l'un d'entre elles.

La pluie n'a pas empêché Rehema de venir à l'école ce matin : « C'est difficile, c'est vraiment difficile, mais je n'ai pas le choix, je veux étudier ». À 21 ans, la jeune femme fait partie des rares mamans qui étudient à Nakivale et d'une petite voix, elle nous raconte son parcours de réfugiés : la fuite de l'est du Congo, il y a un peu plus de dix ans.

« Il y avait la guerre partout, dit-elle, on ne pouvait... on ne pouvait pas dormir, j'étais avec ma mère et on a dû fuir, des gens sont venus avec nous, mais tous les autres ont disparu et on ne savait plus où ils étaient ». Arrivée en Ouganda, sa maman l'abandonne, alors elle travaille pour payer ses études.

« Cela m'a fait tellement de mal »

Et il y a un peu plus deux ans, un homme abuse d'elle : « J'ai vécu une expérience difficile, car je me rappelle que j'ai été violée et je suis tombé enceinte, mais ils ne voulaient pas m'exposer, de peur d'être arrêtés. Et tout cela m'a fait tellement de mal, je n'avais personne pour me soutenir, personne pour m'aider. Peut-être que j'aurais dû porter plainte, mais je ne connais même pas le nom du père du bébé. »

Les larmes aux yeux, elle évoque son accouchement difficile qui l'a empêché de bouger pendant plusieurs mois et sa vie de maman sans famille. Elle met en avant sa volonté de revenir à l'école : « J'ai un rêve, j'ai le sentiment que dois devenir quelqu'un dans ma vie, je dois étudier et devenir avocate ». Pour aider les plus vulnérables, comme elle : « Et si je n'y arrive pas, ajoute-t-elle, peut être que mon fils le sera un jour ».

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