Maroc: La Société générale poursuit son désengagement du continent africain

Cette semaine, la nouvelle du désengagement de la Société générale du Maroc a été révélée et vivement commentée, même si elle n'a pas encore été officiellement confirmée.

Selon différents médias, parmi lesquels Jeune Afrique, l'ancien ministre marocain de l'Industrie et du Commerce, Moulay Hafid Elalamy serait prêt à racheter prêt de 60% des parts de la banque pour la somme de 730 millions d'euros.

En 2023, la Société générale a acté son départ de six pays du continent (Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Mauritanie, Tchad, Burkina Faso et Mozambique), et une réflexion stratégique est en cours en Tunisie. En cas de confirmation de ce désengagement du Maroc, cette décision serait donc dans la continuité de celui de la Société générale sur le continent africain.

Slawomir Krupa arrivé à la tête de la banque française au printemps dernier a infléchi la politique du groupe. « 2023 était une année de transition et de transformation », mettait-il d'ailleurs en avant à l'occasion de l'annonce des résultats financiers de 2023.

Dans son rapport financier, la Société générale met en avant sa volonté de capitaliser sur ses « positions de leader ». Précisant ses priorités sur le continent : « L'accompagnement du développement des PME africaines, le financement des infrastructures, l'inclusion financière et les financements innovants dans les énergies renouvelables et l'agribusiness ».

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Cession des franchises les moins rentables

Il y a des ambitions, mais également des difficultés pour la banque. Elle a mis fin à son outil de mobile money par exemple. Lutte contre le blanchiment d'argent, respect des sanctions, etc. Un proche du dossier confiait également à RFI le défi que représente l'« obligation de vigilance ». Faisant peser un poids important - judiciaire notamment - sur les épaules des responsables.

Certains analysent dans cette politique, la cession des franchises les moins rentables pour réduire les coûts. Cependant note le média spécialisé Sikafinance, la cession marocaine « crée l'incertitude ». « Il est impératif de réfléchir à la possibilité de la désintégration du groupe bancaire le plus influent en Côte d'Ivoire », alerte-t-il.

La Société générale revendique être la première banque internationale en Afrique de l'Ouest, avec une présence forte en Côte d'Ivoire, au Sénégal et au Cameroun. En 2023, les filiales africaines ont compté pour 8% du produit net bancaire du groupe.

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