La Première dame réagit avec fermeté face aux viols et aux violences basées sur le genre qui prennent une dimension inhumaine ces derniers temps. À l'instar de son époux, elle requiert l'intransigeance et des sanctions sévères contre les coupables.
Un cri du coeur. C'est ce que Mialy Rajoelina, Première dame, a lancé dans son discours à l'occasion de la cérémonie marquant la journée internationale des droits des femmes, hier, à Toamasina.
La Première dame a profité de cette tribune pour dénoncer les actes de violence de plus en plus atroces qui défraient les chroniques depuis quelques semaines. Des actes de violence avec des conséquences dramatiques dont des femmes et des enfants sont victimes. À son cri du coeur, Mialy Rajoelina a ainsi ajouté la fermeté et requis des sanctions implacables contre les auteurs «de pareils actes inhumains».
"Je demande aux responsables de ne pas avoir d'état d'âme, d'appliquer les lois en vigueur et de prononcer des peines sévères contre les auteurs de ces actes inhumains ", déclare la Première dame, faisant part de sa peine face aux actes de viols sur enfant, dont des enfants en bas âge, et même des nourrissons.
" Certaines victimes décèdent, d'autres portent des séquelles physiques et psychologiques le restant de leur vie, d'autres doivent assumer des grossesses non désirées ", décrit-elle pour bétonner ses propos. Sujet de société incontournable actuellement, la Première dame ne pouvait pas faire l'impasse sur la profusion des cas de viols sur enfant. D'autant plus qu'elle est en première ligne de la lutte contre les violences. Désignée ambassadrice du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) en 2019, elle a fait de la lutte contre les violences l'un des " trois piliers " de ses actions.
Alors que le sujet de la castration chirurgicale divise, la Première dame tranche dans le vif et requiert l'application des sanctions les plus sévères prévues par les lois en vigueur. Des sanctions proportionnelles aux atrocités subies par les victimes et les séquelles qu'elles doivent endurer. Les nouvelles dispositions du code pénal qui prévoient, entre autres, la castration chirurgicale contre les violeurs d'enfant, ont été mises en vigueur le 26 février.
Empowerment
"Je me tiens debout pour porter la voix des enfants innocents, des enfants qui ne peuvent pas encore parler, ni dire non, des enfants et jeunes qui sont obligés de se taire par peur ou sous la menace", déclame alors Mialy Rajoelina. Réaffirmant sa volonté de poursuivre la lutte acharnée contre le viol sur enfant, la Première dame ajoute, " je prendrai en charge les soins médicaux des enfants victimes de viol ".
Voulant, de prime abord, rassembler tous les acteurs de la société, notamment les forces vives à sa cause, Mialy Rajoelina avance un argument qui peut mettre tout le monde d'accord : la protection des enfants. " Donnons-nous la main et protégeons nos enfants. Luttons contre les violences et le viol ", lance-t-elle alors. Un appel que la Première dame adresse aux mères de famille, aux parents, aux enseignants, aux acteurs sociaux, aux organisations de la société civile, aux défenseurs des droits de l'Homme, aux Forces de l'ordre, à la Justice, ainsi qu'à l'État.
Citer un par un ces différents acteurs n'est pas fortuit. Chacun à leur niveau, ils jouent un rôle à des dimensions différentes mais complémentaires dans la lutte contre les violences et le viol, à savoir, la prévention, l'éducation, la sensibilisation et l'information, l'accompagnement, mais aussi la protection et, le cas échéant, la répression. Outre le viol sur enfant, la Première dame a également fait de son aversion contre toute forme de violence, notamment les Violences basées sur le genre (VBG), dont sont victimes les femmes.
" Je condamne la violence. Je condamne le viol. Je condamne tout acte inhumain", scande la Première dame. S'agissant de la journée internationale des droits des femmes, " l'empowerment " de la gent féminine et son effet de levier pour le développement de la nation, est un point sur lequel Mialy Rajoelina a mis l'accent, hier. " Je suis convaincue que nous, les femmes, pouvons réellement changer les choses en mieux ", affirme-t-elle. Pour cela, elle souligne l'importance de l'éducation.
" Je demande aux parents de soutenir nos filles, de les soutenir pour qu'elles puissent étudier et aller le plus loin possible, afin qu'elles puissent concrétiser leurs rêves. Cessez la déscolarisation de nos filles ", requiert la Première dame. Parlant toujours d'éducation, Mialy Rajoelina ajoute, " il est de notre devoir, en tant que parent, d'éduquer nos garçons à respecter les femmes". Un point souvent oublié dans les débats autour des causes des violences et du non-respect des droits des femmes.